Mahoko
Datte: 11/03/2024,
Catégories:
fh,
asie,
Collègues / Travail
amour,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... qu’elle a de l’amour pour sa mère, mais qu’elle ne s’entend pas très bien avec elle, celle-ci considérant sa vie à l’Européenne en France comme une hérésie. C’est pourquoi elle n’a pas voulu vivre avec elle lorsqu’elle s’est installée en Suède, alors elle a occupé l’appartement de sa sœur en France pendant qu’elle était en Égypte.
— Ce fut un peu difficile, m’explique-t-elle, car je ne parlais pas du tout le français, sauf « bonjour et au revoir » pour honorer mon beau-frère.
— Quoi ? Tu veux dire que tu as appris le français à vingt ans ?
— Oui, c’est pourquoi j’ai encore parfois quelques difficultés…
— D’accord. Si je résume, Mademoiselle « je ne suis rien » pratique couramment le japonais, le suédois, et l’anglais, le français aussi, mais juste depuis huit ans… C’est sûr, tu as du fromage blanc dans la tête !
— Ha-ha ! Tu vois ? Cette expression, je ne la connais pas.
— Peuchère ! Je vais épouser une idiote… Elle ne connaît pas le fromage blanc !
— Tu es méchant avec moi.
— Non, mon amour, moqueur, mais jamais méchant. Mais dis-moi, pourquoi la France, plutôt que l’Angleterre, par exemple ?
— Pour plein de raisons : c’est assez loin de ma mère, un bon climat, je pouvais être logée, et puis pas de typhons, pas de tremblements de terre, pas de tsunami. On peut vivre sans crainte permanente. Et puis c’est le pays des Droits de l’Homme, du siècle des Lumières, de la mode, du raffinement, tout ce qu’on aime au Japon.
— Oui, oui. Je comprends cela.
Le mariage ...
... a lieu le matin, à dix heures trente, de façon à ne pas imposer à Édouard une soirée interminable. Promenade et photos au bord de la rivière, visite de notre future résidence. Ça plaît beaucoup aux collègues, car c’est un projet à taille humaine. À leur taille, ils pourraient en faire autant. En revanche, ils sont estomaqués par la propriété de leur ancien patron. Seule ma désormais belle-mère s’y sent à son aise, répétant à qui veut l’entendre qu’elle a passé toute sa vie dans des villas et des palais somptueux. N’importe, notre hôte est fou de joie et a réalisé lui-même plusieurs pêches miraculeuses d’écrevisses. J’ai embauché plusieurs extra pour donner un coup de main en cuisine et surtout au service. Le tout se termine engarden-party, animée par le rire asin d’Amanda, folle de joie de vivre enfin une réception dans sa gentilhommière. Elle fait du gringue à tout ce qui passe près d’elle portant pantalon, certains dansent dans le jardin d’hiver où l’on a installé une stéréo, d’autres osent la baignade en boxer ou culotte et soutif ! Il faut dire qu’Édouard a tenu absolument à fournir les vins.
— Que veux-tu que j’en fasse, mon Jérôme ? Je n’y ai plus droit, Amanda ne distingue pas un grand cru d’un Kivari. D’ailleurs, c’est bien simple, tout cela te reviendra quand je casserai ma pipe.
Certains donc ont usé, voire abusé. Je fais de nombreuses photos de tous ces instants magiques. On y voit souvent, assis côte à côte sous une tonnelle, Édouard et Jean-Charles, mon ...