1. Mahoko


    Datte: 11/03/2024, Catégories: fh, asie, Collègues / Travail amour, rencontre, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... Mahoko est shintoïste, sans temple de cette confession à proximité. Elle tient à ce que les photos et le maximum de choses se fassent dans notre nouveau quartier, sur les bords du cours d’eau ; elle envisage même d’aménager une ancienne salle de classe pour le repas. Encore une fois, je dois bagarrer, mais juste un peu. C’est l’automne bien avancé, non seulement il faut un traiteur, mais aussi du chauffage, un coup de peinture provisoire, un revêtement de sol, bref tout un chantier pour quelques heures. Ce n’est pas que nous soyons très nombreux. De mon côté, c’est zéro à part Édouard et Amanda. Tout le monde, hélas, est mort. Du côté de Mahoko, il y a sa mère qui fera le voyage de Suède, et sa sœur et son mari qui habitent actuellement en région parisienne. Mais nous ne pouvons faire l’économie d’inviter toute la boîte et les conjoints, soit près de trente personnes. À force de me tourmenter, un jour, Édouard m’attrape par le col :
    
    — Jérôme, mon fils adoptif, j’ai une salle à manger de réception qui n’a jamais servi. J’ai un cuisinier qui se tourne les pouces à l’année et passe son temps à sauter la soubrette. Tu me fais un affront si tu ne viens pas faire ton mariage chez moi. Et foutre-dieu, y aura des écrevisses au menu !
    
    Quel cadeau faire à la mariée ? J’ai anticipé,in extremis, avec le notaire. J’ai fait mettre l’école à son nom, je lui remettrai l’acte à signer le jour du mariage, le notaire sera invité à la cérémonie.
    
    Mahoko a quand même tenu à faire du ...
    ... ménage dans l’ancienne école. Elle veut la faire visiter à sa famille et aussi aux collègues. Dans une classe, elle a affiché ses croquis, agrémentés de touches de couleurs aux pastels, de ce que sera notre future demeure. C’est vraiment un projet qui lui tient à cœur. Mon cadeau devrait lui plaire.
    
    Je fais connaissance de sa mère, veuve, mais ayant hérité d’une belle maison et d’une rente enviable assurée par le gouvernement suédois. Elle ne parle pas français, mais nous nous débrouillons très bien en anglais. Rien à voir avec sa fille, du pur sang jaune coule dans ses veines : face de lune, pas de menton, cheveux noir corbeau, yeux bridés et en même temps un peu tombants, globuleux avec des paupières multiplis. Elle est petite, très petite quand elle me montre des photos de couple avec son suédois de mari, genre colosse. La sœur est plus surprenante. C’est une caricature de la femme japonaise. Petite, brune, elle a à peu près la même grosse poitrine, le même cul charnu que Mahoko, mais sur la hauteur de sa maman. Cela fait d’elle une femme un peu ronde, plutôt jolie cependant, les jambes torves et les pieds en dedans, plissant les jupes horizontalement par des cuisses courtes et très charnues. À l’opposé, son mari, diplomate également, est un échalas maigre comme un clou. Ce serait à cause d’une saloperie attrapée en Égypte, son dernier poste, pour laquelle il a été rapatrié et se fait soigner par les plus grands spécialistes des maladies tropicales.
    
    Mahoko m’explique ...