1. L'étalon aiguille (Tome 3) (7)


    Datte: 16/01/2018, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    ... souffla "Merci" à l’oreille et nous nous embrassâmes sans retenue devant le vendeur médusé. Beau joueur, il me fit bénéficier de la ristourne promise et sortit sur le seuil pour nous regarder nous éloigner.
    
    Une fois revenues à la voiture, j’appelai Philippe sur mon portable.
    
    — Phil? C’est nous. On est à Cannes toutes les deux, tu veux qu’on vienne te retrouver et qu’on mange tous les trois?
    
    — Qu’est-ce que vous foutez à Cannes?
    
    — T’inquiète, on te racontera. Bon alors, tu veux qu’on se voie ou pas?
    
    — Oui, bien sûr !
    
    — On se rejoint où? Ta pizzeria attitrée à Antibes?
    
    — Heu… Vous n’auriez pas plutôt envie de venir à la cafète d’ici?
    
    — A ton travail? Attends… Une seconde, s’il te plaît…
    
    Je lançai à ma compagne un regard interrogateur auquel elle répondit par un signe de tête que je traduisis par "Pourquoi pas".
    
    — Bon, ça marche. On te fait appeler quand on arrive à l’accueil?
    
    — Non, non, ils connaissent Tiff’, vous n’avez qu’à venir directement me rejoindre dans mon bureau.
    
    — Dans combien de temps?
    
    — Midi et quart, ça vous va?
    
    — Parfait. A tout à l’heure. Bisous…
    
    Main dans la main, nous arpentâmes quelques minutes les rues adjacentes avant d’aller le retrouver.
    
    Arrivés à destination, Tiffanny expliqua à la standardiste chargée de l’accueil des visiteurs que je l’accompagnais et que nous étions attendues par Philippe. Lorsque Tiffanny frappa discrètement en pénétrant dans son bureau, il se retourna vivement et nous accueillit ...
    ... avec un grand sourire. Il saisit aussitôt son blouson, nous prit chacune par un bras et nous partîmes vers le restaurant d’entreprise.
    
    Comme à chaque fois dans ce genre de situation, il bichait chaque fois qu’il surprenait le regard envieux d’un de ses collègues. Ce midi, il bichait d’autant plus que, manifestement, Tiffanny avait ravalé sa rancœur de la veille au soir. Le repas se déroula donc dans une ambiance très détendue.
    
    Quand nous lui racontâmes –en baissant toutefois un peu la voix- notre expédition du matin, il se montra intéressé autant qu’émoustillé !
    
    — Vous me le montrez?
    
    — T’es fou ! On l’a laissé dans la voiture.
    
    — Pourquoi?
    
    — Tu voulais quand même pas que je te montre ça, ici, devant tous tes collègues ! Tu le verras ce soir.
    
    — Putain… Vivement ce soir, alors !
    
    C’est au moment où je posai les cafés que je venais d’aller chercher qu’il se tourna vers son épouse.
    
    — Tiff’… Il y a quelque chose pour quoi je ne voudrais pas, je ne pourrais pas, attendre ce soir. Tu voudrais bien venir avec moi?
    
    — Où ça?
    
    — Tu m’as très bien compris… Viens… S’il te plaît !
    
    — Tu es fou !
    
    Elle finit par se laisser convaincre et je les vis partir ensemble vers les toilettes. Sans que personne alentour ne remarque mon geste, j’appuyai ma paume contre ma cuisse gauche et serrai très fort les jambes…
    
    Philippe et Tiffanny revinrent un peu moins de dix minutes plus tard en se tenant amoureusement la main. Devant leur regard complice, un sentiment confus ...