La finisseuse - Histoires de Sexe

La finisseuse

... sorts, bénéfiques ou maléfiques.

C’est ainsi que, quelques jours plus tard, levant machinalement le nez du comptoir de la banque où je travaillais, je vis vaguement un mec en tenue de motard dans la file des clients. En y regardant de plus près, je reconnus Bastien.

Avertissant discrètement ma collègue du guichet dont il s’approchait, je pus réorienter Bastien jusque dans mes filets. C’est une procédure que nous pratiquons souvent en présence d’un mec séduisant. Un dialogue surréaliste s’engagea alors, malgré la surveillance pratiquement continue des caméras de la banque.

— Bonjour, dit-il de sa voix chaude et sensuelle. Au départ, je voulais déposer de l’argent.
— Et soudain vous avez un doute ? osai-je. Vous préféreriez me proposer un tour en moto ?
— Vous seriez partante ?
— Après ce que nous avons partagé, comment rater cette occasion, dis-je avec un sourire ingénu ?
— C’est vrai que nous sommes déjà… comment dire… très intimes.
— Voilà, on peut dire ça.
— Et pour le tour, vous êtes libre quand.
— Maintenant.
— En vrai ?
— Je cherchais une bonne occasion de me faire virer de cette banque. Voulez-vous apprendre ce qui me pousse à le faire à l’instant ?
— Oserez-vous, sous l’œil du cyclope ? murmura-t-il en jetant un regard du côté de la caméra.
— Vous avez le plus beau et le plus jouissif phallus qu’il m’ait été donné de prendre en main. Votre manière de jouir sous mes caresses m’a rendue folle de désir, j’en perds le sommeil tellement j’ai envie de ...

... vous sentir en moi. Votre voix m’enchante. L’effleurement de vos mains est magique, même à un moment difficile de ma vie de femme. Vous êtes élégant, beau gosse, j’ai envie de manger vos lèvres en entrée, plat et dessert, et vous m’offrez l’occasion de me serrer contre vous à l’arrière de votre bécane. Ma décision est prise. Un mot de votre bouche et je sors d’ici à votre bras.
— Le temps d’aller chercher un deuxième casque et je vous emmène.
— Allons-y ensemble, j’ai trop peur de vous re-re-perdre de vue, dis-je sur le plus formidable coup de tête de toute ma vie, en mettant l’écriteaufermé devant mon guichet.

Un long silence s’installe. La jeune femme hésite avant de continuer à décrire ce qui s’est alors passé.

La femme qui lui fait face, derrière un bureau encombré de dossiers, lui laisse un peu de temps pour réunir ses souvenirs.

— Que s’est-il ensuite passé ? demande la magistrate.
— Ce fut juste quelque chose d’indescriptible.
— Essayez quand même.
— Nous avons vécu les trois jours suivants comme des animaux en rut, ne cessant de copuler que pour parcourir à pleine vitesse les kilomètres nous séparant d’un nouvel endroit où nous aimer. Il m’a pénétrée de mille manières, je l’ai vidé encore et encore de toute substance. Et pourtant, à chaque fois, il retrouvait la force de reconstituer ses réserves viriles, pour me baiser encore plus fougueusement, encore plus profondément, encore plus amoureusement. Et moi, je pouvais enfin laisser jaillir ces émotions ...