1. Une île


    Datte: 08/02/2024, Catégories: fh, Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    ... mon manque de savoir-vivre. Un peu tardivement, mon esprit me remet enfin les pieds sur terre.
    
    — Oh ! Pardon, je ne vous ai pas seulement proposé un siège. Vous voulez vous asseoir ? Nous avons encore quelques minutes…
    — Je me sens bien chez vous. Tout ici respire le calme et la sérénité… Je suis sûr que nous allons bien nous entendre.
    — … Je… je dois vous paraître très empotée…
    — Pas vraiment, non. J’aime bien votre charme un peu gauche. Rien à voir avec la femme pleine d’aplomb rencontrée ce matin à son bureau. Ici, vous êtes vous-même !
    — Ben…
    — À votre santé et à celle de nos projets… Mon île va devenir la vôtre, je n’en doute pas. Mais votre verre est vide… un second pour que nous fêtions notre alliance ?
    — Je… ce ne serait pas raisonnable.
    — Au diable la raison ! Ce soir tout nous est permis. Vous et moi avons une longue route à faire… ensemble, si vous me le permettez. Alors, vous voulez bien que je vous resserve et que pour l’occasion, nous scellions un pacte… celui d’une collaboration fructueuse ?
    — Je… ne sais pas trop.
    — Dites seulement oui… et l’avenir nous appartient, Anne ! Permettez-moi de vous dire que vous êtes… rayonnante.
    — …
    
    Je suis sur un petit nuage. Je ne trouve rien d’autre à faire que porter un toast en levant mon deuxième verre, rempli d’un breuvage orangé. Je trempe mes lèvres dans ce liquide autant pour me donner un peu d’assurance que pour cacher mon trouble. Lui est détendu, très sûr de lui. Et lorsque nous reposons nos godets ...
    ... vides sur la table, sa voix chante dans mon oreille.
    
    — Bien ! Ne faisons pas attendre votre amie Cécilia. Elle nous a réservé une table tranquille dans un petit coin sombre de la salle…
    — … ? Vous l’avez appelé ?
    — Bien entendu ! J’ai retenu deux couverts et puis… votre copine est certaine d’être payée, puisqu’elle détient en otage ma carte bancaire.
    
    Il rit de sa plaisanterie. Et je me sens obligée de le suivre dans son fou rire. C’est moins franc, moins net que chez lui. Ça me détend pourtant. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que je viens de laisser passer une occasion ? Sa bouche… comme je l’aurais souhaitée prenant la mienne. Mais je ne peux pas lui avouer cela. Et je lui emboîte le pas alors qu’il se dirige vers la sortie. Dans la rue, le charme n’est plus tout à fait pareil. Je me sens frustrée… oui c’est bien le mot. L’envie d’être embrassée se dissipe alors que je monte côté passager, à l’avant de sa voiture. Puis la ville, ses rues et avenues, nous rejettent loin dans nos silences.
    
    — xoxoXOXoxox —
    
    Les paroles de mon complice de dînette coulent en moi comme un miel. Il est agréable, s’attachant à ne pas trop ramener sur le tapis ce qui lui tient à cœur. Le mien bat d’une manière désordonnée dans ma poitrine sans que je sois en mesure de le contrôler. Je me fais mille et une promesses muettes, pour conjurer un sort qui toutes ces années m’a toujours été contraire. Je me jure au fond de ma tête que c’est la première et la dernière fois que je me montre ...
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