Une île
Datte: 08/02/2024,
Catégories:
fh,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... client. Les tifs châtains bien taillés, rasé de frais, bien fringué, il a tout du minet plus que du type plein aux as, désireux d’acquérir des plans pour une habitation. J’ai besoin de me refaire une santé financière, mon pécule ayant largement fondu grâce à ce Michel dont je vous ai touché deux mots. Donc ce gaillard qui pose son derrière sur un fauteuil dans mon bureau m’observe d’abord en silence.
— Bonjour ! Je suis Anne et vous vouliez me parler de votre projet de maison ?
— Oui ! Bonjour, je m’appelle Daniel et effectivement, j’ai un grand projet. Celui non pas d’une habitation, mais bien plutôt d’une sorte de petit village. Un peu spécial si vous me permettez l’expression !
— … ? Je ne saisis pas trop, mais vous allez m’en dire plus ! En quoi moi petite provinciale puis-je vous être utile ?
— Dans la région, je me suis laissé dire que vous étiez une pointure en matière de plans et de constructions. Alors il est toujours préférable de prendre ce qui se fait de mieux. Et puis, j’aime bosser avec des gens compétents.
— Pour le moment, je ne sais rien de votre… projet et il me faut plus d’éléments pour décider si je prends ou pas votre affaire.
— Ce que je peux aisément concevoir. Ne pas partir à l’aveuglette me semble être un gage de confiance. Voici donc à quoi j’aspire, madame.
— Si nous sommes appelés à travailler ensemble autant m’appeler Anne tout de suite, ne croyez-vous pas ?
— Si vous y tenez et puis pour un échange de bons procédés, mes amis me ...
... surnomment « Dany ».
— Je me contenterai de Daniel si vous le permettez, nous n’en sommes pas encore au stade de l’amitié, me semble-t-il !
— Comme il vous plaira, Anne. Voici donc en quelques mots, ce que je cherche.
Le type vient d’ouvrir son attaché-case et il en ressort un volumineux dossier. Celui-ci contient les plans de quelque chose qui me sidère. On dirait… oui… les plans d’une île. Mes yeux s’arrondissent et je les lève vers le bonhomme. Il me fixe avec une sorte de rictus au coin des lèvres.
— C’est bien ce que je crois ? Dites-moi, ce qui est là en bleu autour de ces terres… c’est bien de l’eau ?
— Oui ! Cette île est une possession de ma famille depuis mille sept cent cinquante, date à laquelle un de mes aïeux l’a rachetée pour une bouchée de pain à un roi portugais. Personne de ma famille n’y a jamais seulement mis un pied. J’en suis l’unique héritier et je compte bien, sur ce bout de terre perdu, construire un village.
— Vous êtes sûr ? Ça risque de vous coûter un bras, cette affaire.
— L’argent, madame, n’est pas un réel problème. Je veux les plans de toutes les habitations qui constituent un vrai village. Boulangerie, boucherie, maisons d’habitation individuelles, restaurant et même une discothèque.
— Votre projet me semble un peu trop démentiel pour un petit cabinet comme le mien. Je travaille seule et ce que vous désirez est démesuré pour moi, à mon sens.
— Allons ! Si ça représente pour moi un défi, pour vous ça peut aussi être l’œuvre de toute une ...