1. Modèle de femme


    Datte: 30/01/2024, Catégories: fh, complexe, école, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro, portrait, rencontre, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe

    ... ! dis-je en souriant. Je râlais juste intérieurement à propos des gens qui ne respectent pas le modèle. Il y a des trucs qui me mettent en pétard malgré moi. Excuse-moi.
    — Je comprends tout à fait même si je ne connais pas le métier aussi bien que toi. Ce n’est pas agréable de dessiner quelqu’un de frigorifié…
    
    Il m’adresse un clin d’œil et range son matériel pendant que je m’inquiète du mien avant de me lancer dans le ballet du rangement de la salle.
    
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    Je ris pour cacher le feu qui s’est emparé de mes joues. Dieu merci, il fait sombre et il se concentre sur la route, il ne verra rien de mon trouble, comme il n’a rien vu tout à l’heure quand j’imaginais sa main sur ma cuisse. Pour faire diversion, je fonce dans la brèche :
    
    — Ah, Renoir ! Ses amours avec Aline, ses amis, ses enfants et Gabrielle, l’Impressionnisme…
    — Tu es calée aussi, en fait ! s’amuse-t-il.
    — Il se pourrait qu’on m’ait aperçue deux ou trois ans sur les bancs d’une fac d’Histoire de l’Art…
    
    Nous voilà partis à parler des artistes du XIXe entre deux indications de direction. Il roule souplement dans les rues désertes, ses longs doigts étreignant à peine le volant. Sans cesser de discuter, je le regarde à la dérobée, son assurance tranquille, la façon dont ses yeux de chat pétillent ou se plissent quand il plaisante ou sourit. Et dans le plaisir ? Comment se détendent ses traits ? Une part de moi dresse le tableau qui trônera dès ...
    ... ce soir au firmament de mes fantasmes… mais déjà, nous arrivons au bout de ma rue.
    
    J’hésite à lui proposer un café, mais je n’ose pas, je ne veux pas paraître insistante… Petite lâcheté ordinaire, je sais. Sur le bord du trottoir, nous échangeons encore quelques mots, mais la pluie me chasse bientôt vers le refuge de chez moi. Par la fenêtre, je lui fais un dernier signe alors qu’il redémarre. Allez savoir pourquoi, malgré la fatigue, je me sens toute légère…
    
    J’arrive en avance à l’atelier, mais ne suis pas la seule : Lucas, le modèle de ce soir, fume sa clope et tape du pied pour se réchauffer en discutant avec Christelle, une quadragénaire un peu garçon manqué qui le véhicule souvent.
    
    — Hey ! Salut Gwen ! me lancent-ils. Comment ça va ?
    
    On échange les nouvelles et Lucas nous parle avec enthousiasme de ses séances de musculation. Toutes les deux, nous ne pouvons nous empêcher de la chambrer joyeusement à ce propos.
    
    — Faudrait quand même que tu te décides à faire les jambes ! fait remarquer Christelle. Parce que là, à ne bosser que les épaules, tu vas finir par te casser la gueule…
    — Ah, mais j’ai commencé, j’ai commencé, assure-t-il avec un sourire. Vous allez voir.
    
    Si je devais avoir un collègue favori, ce serait Lucas. Nous avons débuté en même temps et nous nous sommes rencontrés peu après au vernissage annuel de l’atelier. Sa générosité, sa modestie, sa gentillesse font de lui un chic type avec qui j’ai tout de suite accroché, d’autant plus que c’est un ...
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