Poupée Vaudou
Datte: 06/01/2024,
Catégories:
fh,
couleurs,
extracon,
vacances,
voyage,
dispute,
Humour
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Laetitia, Source: Revebebe
... ?
Elle a passé sa langue sur le bord du verre et sur le sel givré autour, puis sur ses lèvres.
Puis :
Elle allait rappeler le serveur, quand cet idiot de John Robinson a débarqué avec cette pétasse de Deborah Turner à ses basques.
— Ah, très chère Abigail, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer, par laquelle je commence ?
— Commencez donc par la mauvaise… Au point où on en est !
— Eh bien, la tempête tropicale Cindy-Kimberley vient d’être reclassifiée en ouragan.
— Ah ? Et ?
— Eh bien, l’escale en Jamaïque est impossible. Nous reprenons la mer demain matin. Nous lèverons l’ancre à l’aube et retournerons à Miami directement ensuite.
La déception s’est marquée sur le visage d’Abigail qui se faisait pourtant une joie de tester les Jamaïquains.
— Mais n’ayez crainte, la compagnie remboursera les passagers, bien évidemment.
— Bon… et la bonne nouvelle, alors ?
— Eh bien, ce soir, nous organisons une sortie dans les terres pour les passagers, sans sus en plus ! Cadeau de la compagnie ! Et ce, afin d’assister à un rite Vaudou.
— Un rite Vaudou ? Quel intérêt ?
— Voyons, ma chère, c’est typique, c’est authentique, il ne faut pas rater ça ! D’ailleurs, Déborah ici présente se fait une joie d’y aller !
— Tout à fait, je suis tout excitée à l’idée d’accompagner John dans cette folle aventure !
Jetant un regard vers le jeune serveur, puis vers Déborah, puis vers John, Abigail semblait peser le pour et le contre. Le jeune serveur ...
... présentait de nombreux avantages et devait receler plein de promesses, sûrement. Néanmoins, hors de question de laisser le champ libre avec John à cette pouffiasse de Déborah Turner. Plutôt être transformée en vierge effarouchée !
— Et qui participe à cette… sortie, comme vous dites ?
— Eh bien, pour l’instant, seulement Déborah et moi… Et vous, bien sûr, Abigail, si vous le souhaitez.
— Je viens !
Déborah Turner prit un air déçu.
Ils sont montés tous les trois dans un minibus conduit par un Haïtien rabougri et à l’air complètement abruti, selon l’avis d’Abigail.
À bord, Deborah pétassait, John étalait sa science et Abigail fulminait en regardant défiler les cabanes des bidonvilles de la banlieue de Port-au-Prince.
Puis :
La campagne haïtienne s’étalait maintenant sous leurs yeux :
Ils arrivèrent dans un village. Enfin, un village… « Un conglomérat de cahutes, plutôt », selon Abigail.
Un peu à l’écart du village se trouvait une cabane de rondins avec un toit de palme. C’est là que le minibus s’est arrêté :
Une vieille Haïtienne légèrement bossue, vêtue d’une robe rapiécée à plusieurs endroits, sortit de la cabane :
— Entrez dans mon humble demeure, dit-elle en désignant la porte.
Ils soulevèrent un rideau à la propreté douteuse pour pénétrer dans la cabane. À l’intérieur, c’était sombre et il n’y avait quasiment pas de meubles. Au milieu de la pièce, à même le sol, on trouvait juste quelques pierres posées en cercles et entourant un tas de cendres ...