Poupée Vaudou
Datte: 06/01/2024,
Catégories:
fh,
couleurs,
extracon,
vacances,
voyage,
dispute,
Humour
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Laetitia, Source: Revebebe
Installée sur la terrasse de l’hôtelTonton Macoute, dominant la baie de Port-au-Prince, Abigail Johnson sirotait sa Piña Colada. Elle était en train de se dire qu’elle aurait mieux fait de commander une Margarita.
Haïti n’est pas l’escale rêvée pour un bateau de croisière tel que leBellissima of the Seas.
L’île, sur sa partie haïtienne, n’est pas vraiment touristique. L’hôtelTonton Macoute est un des rares établissements de standing du secteur. Enfin, de standing… acceptable, et encore, à peine. L’établissement se trouve sur les hauteurs de la ville.
La grande majorité des touristes duBellissima ont préféré rester à bord pour profiter des infrastructures et activités offertes par le navire : piscines, casino, cinéma, soirées dansantes, buffets débordants de nourriture ettutti quanti. Heureusement, car il ne restait que quelques chambres disponibles auTonton Macoute.
Abigail, elle, a souhaité descendre sur la terre ferme.
La croisière avait commencé sous les meilleurs auspices à Miami. Ils ont rejoint Nassau aux Bahamas, puis les îles Turques-et-Caïques, Antigua-et-Barbuda, ont suivi la Barbade, les îles Grenadines ainsi que Trinidad-et-Tobago, ensuite, ils devaient remonter vers la Jamaïque, contourner Cuba et revenir à Miami.
C’est entre Trinidad-et-Tobago et la Jamaïque que leBellissima of the Seas a dû changer sa route et accoster à Port-au-Prince, afin d’éviter la tempête tropicale Cindy-Kimberley, apparemment, assez virulente.
Abigail était morose. ...
... Port-au-Prince, quel trou ! Elle était en train de se dire que ça a l’air beau, mais parce qu’on est loin, qu’on est en hauteur et qu’on voit la mer. C’est trompeur, de près, c’est moche et sale. De plus, la ville n’est pas sûre, on lui a déconseillé de sortir après le coucher du soleil. D’ailleurs, sur le trajet entre le port et l’hôtelTonton Macoute, elle a surtout vu des cahutes sans intérêt. Rien à voir ici, si elle avait su, elle serait restée sur le rafiot.
Si Abigail a choisi de venir à Port-au-Prince, c’est surtout pour suivre John Robinson, le troisième officier de bord qui devait accompagner les passagers souhaitant descendre à Haïti. Accessoirement, John lui servait d’amant entre deux escales, depuis la traversée entre la Barbade et Trinidad-et-Tobago.
En dehors de cela, Abigail a fait « son marché », à chaque île visitée à la recherche de quelques vigoureux jeunes hommes autochtones, nombreux à la descente des bateaux, attendant les riches Américaines comme elle. Elle a encore en mémoire Antigua. Enfin, façon de parler, vu qu’elle n’a pas vu grand-chose de l’île, puisqu’elle a passé le temps de l’escale chez un jeune caribéen gâté par la nature.
Après tout, c’est bien de la faute de Richard, son mari, tout ça. S’il l’avait accompagnée, comme prévu pour cette croisière, elle n’aurait certainement pas eu ces aventures, enfin… pas toutes, du moins !
Mais voilà, une fois de plus, Richard a annulé au dernier moment. Trop de travail, paraît-il.
Paraît-il ...