1. L'escapade du monstre de Frankenstein


    Datte: 03/01/2024, Catégories: laid(e)s, portrait, pastiche, Humour Auteur: Melle Mélina, Source: Revebebe

    ... se sauvaient, terrorisés ! Les habitants du village dans lequel il avait essayé de trouver l’amour prirent leur courage à deux mains, armés de fourches, de haches et de gourdins pour faire déguerpir l’inopportun.
    
    On lui jeta des pierres, mais personne ne vint à sa rescousse pour demander que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre, même que cette phrase elle est pas vraiment correcte grammaticalement, mais c’est pas grave, vu que ce texte n’est pas ce que l’on pourrait appeler un grand texte.
    
    Chassé comme un malpropre ! C’en était trop pour ce cœur tendre. Il s’assit près d’une mare et pleura de tout son saoul. Voyant son reflet dans l’eau de la mare, il eut peur de lui-même.
    
    — Mais Bon Dieu comme je suis moche ! hurla-t-il. Je ferai presque peur à un aveugle !
    
    Justement, par le truchement du hasard des plus improbables, une aveugle passait par là au même moment. Elle alla à sa rencontre.
    
    — Eh bien, mon bonhomme, c’est quoi ce gros chagrin tout plein ?
    — Bonjour, madame, il y a que je suis moche comme c’est pas permis ! répondit-il à la vieille aveugle.
    — Oh là là, le paraître, si tu veux mon avis, c’est un truc de jeunes, ça… Tout ce qui compte pour vous les jeunes, c’est la beauté physique. C’est futile, tu sais, c’est pas grave d’être moche, ce qui compte, c’est ce qu’on a à l’intérieur ! tenta de rassurer cette vieille bique.
    
    Le monstre se moucha, les mots de la vieille l’avaient mouché.
    
    Elle se présenta, Mary, Shelley, Mary… Le ...
    ... monstre trouva que cela ne faisait pas vraiment helvétique comme nom, mais s’abstint de tout commentaire. L’aveugle lui demanda si elle pouvait le toucher, c’était sa façon de voir à elle !
    
    — Mmmmooouuuiii… Effectivement, t’es moche à faire pâlir la Joconde !
    
    Mary Shelley prenait son temps pour bien « regarder » ce géant, il y avait des parties qu’elle n’avait pas encore vues et qu’elle désirait tâter. Après moult palpations inconnues du géant, ce dernier eut l’impression que son pantalon avait rétréci. Il ne comprenait pas ce qui arrivait à cet endroit de son corps.
    
    En confiance avec Mary, il lui posa des questions quant à cette partie. Mary se contenta de sourire et décida d’héberger la pauvre créature.
    
    — C’est ça, c’est ton pantalon qui n’est pas assez grand. Tu verras, chez moi, lorsque tu l’auras ôté, tu te sentiras nettement mieux.
    — Ah bon, je vais devoir le retirer ? demanda-t-il, candide.
    — Bin oui, mon garçon, je suis une couturière, je vais repriser tout ça !
    
    Dans la tête du monstre, un mot résonnait plus fort : Couturière ! Couturière ! Mary Shelley était une couturière ! Elle pourrait peut-être faire quelque chose pour son visage, non ? L’espoir naquit dans la tête démesurée du monstre.
    
    Ils arrivèrent enfin dans la vieille chaumière de la vieille aveugle. Le plafond était très bas et plus d’une fois, le monstre se cogna la tête. Elle lui servit une soupe aux poireaux. Il n’aimait pas trop les poireaux, ni le goût, ni l’odeur, mais il fit de son ...
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