La maison du fou
Datte: 31/12/2023,
Catégories:
fh,
hplusag,
amour,
caresses,
Oral
pénétratio,
rencontre,
amouroman,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... veux être.
— Alors champagne ?
— Alors champagne !
Le tutoiement si longtemps évité semble définitivement entériné. Tout le temps de cet échange, ils restent collés l’un à l’autre, se murmurant à l’oreille comme des confidences. Il sent les pointes de ses seins dressées contre son poitrail, elle sent son érection contre son ventre. Le « printemps du désir » rencontre « l’été du désir » et c’est comme s’ils n’arrivaient pas à se détacher l’un de l’autre, à mettre un terme à ce délicieux solstice. Enfin, il parvient à se libérer pour aller servir le champagne.
— J’ai chaud, dit-elle en passant un doigt au-dessus de sa lèvre supérieure. Tu permets que je me déshabille ?
— Ah non ! répond-il vivement.« Et ne nos inducas in tentationem »…
— Quoi ? Comment veux-tu que je comprenne le russe ou le géorgien ?
— Ce n’est que du latin, une phrase du Notre Père : « ne nous soumets pas à la tentation ».
— Je vois… Tant pis pour moi, j’aurais essayé. Mais dis-moi, tu ne m’as jamais parlé des femmes de ta vie ?
— Si, de deux au moins. Ma mère et la marine.
— Oui, mais je ne te parle pas de celles-là. Des femmes que tu as aimées. À moins que ce ne soient des hommes ?
— Ha-ha ! J’aurais pu si j’avais voulu, c’était une pratique courante dans les sous-marins. Non, disons qu’avant comme après mon engagement, j’ai eu des… « aventures » comme on disait à l’époque.
— Des « bails » quoi, on dit ça maintenant. Alors ?
— Eh bien comme toujours, on n’en garde qu’une sorte de goût de ...
... poussière dans la bouche une fois que c’est terminé, rien de très agréable. Après… eh bien après, c’est la marine. Comment veux-tu qu’une femme accepte de voir son homme partir pour six mois sous les glaces du pôle ? Aucune femme ne peut supporter cela. Un jour, j’ai cru avoir trouvé la perle rare, une femme gentille, peu exigeante, qui acceptait de stocker mes caisses de livres dans sa petite maison brestoise. Quelques jours de folie amoureuse lors de mes escales et puis des mois de séparation… Jusqu’à mon dernier débarquement. J’avais été remplacé par un gentil banquier très présent, lui, et c’était bien normal. De quoi rafraîchir mon enthousiasme de lui annoncer que je restais désormais à terre. J’ai retrouvé mes bouquins dans le garage, sur une palette, prêts à partir chez un brocanteur. C’est comme ça que j’ai acheté ma guimbarde d’occasion qui est arrivée jusqu’ici en traînant le cul par terre, remplie de papier imprimé.
— Ouf ! Encore un épisode qui n’a pas dû te réconcilier avec la nature humaine.
— Bof, pas plus que cela. Je m’y attendais depuis fort longtemps. J’ai même été étonné que ça ne se produise pas plus tôt. Mais là, j’avoue que le cumul des événements fut un peu rude : décès de mon père, abandon de la marine sans autre projet, fin d’une relation amoureuse, c’était presque un second accident de décompression, mais sans caisson hyperbare pour m’en remettre. C’est ainsi que je me suis lancé à corps perdu dans le défrichage et les travaux de cette maison, une ...