1. Le premier mai, je fais ce qu'il me plaît.


    Datte: 29/12/2023, Catégories: fh, Collègues / Travail Auteur: ericcontact, Source: Revebebe

    ... sienne.
    
    Mais là, sans les infos, j’étais dans le noir. Il avait toujours fait ça. Distiller peu à peu les tenants et les aboutissants, comme s’il dégustait mes réactions petit à petit, comme on boirait lentement un vin pour… le savourer. Et je dois dire que j’aimais ça. J’aimais qu’il attende, qu’il essaie de me lire, cette attention qu’il me portait dans cette situation si particulière.
    
    — Ils… veulent démanteler la concurrence ? tentai-je.
    — J’y ai pensé au début. Mais je ne crois pas.
    — Les machines ?
    — Ils les ont toutes, ou presque.
    
    Je le regardais en même temps que je cogitai. Et tilt.
    
    — Putain ! M&M’s !
    — Bingo, me lança-t-il en pointant son doigt vers moi.
    
    Mourad et Mathieu. C’était nos deux moulistes. Ils fabriquaient, usinaient, taillaient les blocs d’acier dont on faisait les moules servant à injecter le plastique. Quand Mathieu était entré en alternance, il y a cinq ans, ça avait pris cinq minutes à l’ensemble des salariés pour le surnommerm&m’s, comme les cacahuètes enrobées. C’était une des fiertés de notre fabrique, de pouvoir faire nos propres moules grâce à un coup de génie de Marc qui avait racheté une section d’usinage entière à bas prix.
    
    — Mais… et les autres ?
    — J’imagine qu’à terme ils les licencieront par une combine à la con.
    — Enculés.
    
    Je ne m’excusai pas cette fois. J’étais en colère. Marc le vit et… prit mes mains dans les siennes.
    
    — Vous comprenez mon dilemme, Marie ? Si je ne leur vends pas l’usine et préfère lancer ...
    ... une procédure de reprise, ils seront dessus. Et ils gagneront, sous prétexte de reprendre tout le monde. Mais ce sera une arnaque et le juge n’y verra que du feu.
    
    Je grommelai dans ma barbe, le visage baissé vers le sol et ses mains autour des miennes. J’étais furieuse, coincée, frustrée. Tout à la fois. Je le regardai et vis cette douceur et toute la bienveillance qu’il essayait d’accorder à trente familles dont il se sentait responsable.
    
    Et sans réfléchir, mes pieds se redressèrent sur les pointes et je me collai à lui en l’embrassant.
    
    Il m’enlaça par la taille, mes bras entourèrent son cou. J’avais les deux consciences sur chacune de mes épaules, les deux petits bonhommes en forme d’ange et de diablotin. À ma gauche, le petit ange me faisait des grands signes en criantnon !, etpas bien ! mais aussipatron !,pas le moment !, et égalementt’es pas épilée !, assez bizarrement.
    
    Sur mon épaule droite, le diablotin ne disait rien, écroulé de rire sur le dos parce qu’il savait très bien que j’en mourais d’envie.
    
    Mes mains glissèrent sous sa chemise, je sentis ses abdos et ses pectoraux en les remontant. Il n’y avait plus de faillite, plus de déléguée ou de patron, plus de problèmes, plus rien. Tout disparut en même temps que sa langue s’enroulait autour de la mienne.
    
    Quand ses mains descendirent de ma taille à mes fesses, le point de non-retour était déjà dépassé.
    
    Je défis les boutons de sa chemise, il dégrafa mon pantalon, nos vêtements volèrent à la suite et je ...
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