1. La panne d'ascenseur (1)


    Datte: 07/07/2019, Catégories: Hétéro Auteur: Nkari, Source: Xstory

    ... apaisée. C’est même agréable d’être collée à un beau torse masculin protecteur. Je me sens même troublée, et me traverse la folle idée de l’embrasser. Qu’est-ce que je fous, bon sang ? Je ne sais toujours pas si c’est un cinglé ou non. Je recule d’un bond, par prudence. La lumière se coupe. Je crie de terreur et me réfugie de nouveau dans ses bras. Il ne manquait plus que ça...
    
    Plongée dans le noir, dans le silence et entre ses biceps, il me faut plusieurs minutes pour retrouver mon calme. Il n’a pas cherché à en profiter. C’est même lui qui met fin à notre union, ce que je regrette presque. Ce n’est pas qu’il me plaît – bon il est loin d’être un thon, c’est vrai – c’est surtout que je me sentais plus en sécurité. Il n’a pas l’air si cinglé, après tout.
    
    Il m’invite à m’asseoir. C’est vrai, ça risque d’être long, il est inutile de rester debout. Je le sens se positionner à côté de moi, pas collé, il doit sans doute préférer me laisser un espace vital.
    
    — Au fait, je m’appelle Victor ; et vous ?
    
    — Clémentine.
    
    — Nous pouvons peut-être nous tutoyer, Clémentine ? Nous risquons de passer un moment ensemble. Qu’en pensez-vous ?
    
    — Pourquoi pas...
    
    — Tu as quel âge ? Tu fais quoi dans la vie ?
    
    — J’ai vingt-et-un ans et je suis étudiante en droit.
    
    — Moi, trente-quatre ans et je suis informaticien.
    
    S’ensuit un silence. Ouais, je ne suis pas vraiment douée pour faire la conversation. Surtout que là, la situation me rend nerveuse. Après plusieurs minutes, ...
    ... j’entends mon compagnon d’infortune se marrer. Mais que peut-il bien trouver de si drôle ?
    
    — J’ai la putain de chanson de Calogero qui tourne en boucle dans la tête : « En apesanteur, pourvu que les secondes soient des heures. En apesanteur, pourvu qu’on soit les seuls dans cet ascenseur... »
    
    — Si un jour je le croise, je lui fais bouffer sa guitare !
    
    Il éclate de rire. La chanson raconte l’histoire d’un mec qui fantasme sur une femme qu’il croise dans l’ascenseur. Victor fantasmerait-il aussi sur moi ? Est-ce pour cette raison que la chanson l’obsède tant ? Vu son regard sur moi à son arrivée, je ne serais pas étonnée. Et puis, n’était-il pas trop tactile tout à l’heure, lorsqu’il me caressait le dos pour me réconforter ? Bon, peu importe ; tant qu’il garde ses distances, ça me va.
    
    — Tu as un petit ami Clémentine ?
    
    — Oui... mais il est loin.
    
    Zut, pourquoi ai-je ajouté ces mots ? Très souvent, quand il y a un « mais » dans une phrase, c’est le bout qui suit qui importe le plus. Il va donc comprendre quoi, là ? Que je suis en manque ? Que c’est une invitation ? Bon, c’est vrai que mon mec est loin, parti en voyage à l’étranger. C’est aussi vrai que sa présence et nos baises me manquent, mais Victor n’a pas à le savoir, ça ne le regarde pas.
    
    — Je suis divorcé, pour ma part.
    
    — Désolée pour vous. Que s’est-il passé ?
    
    — Oh, rien de spectaculaire, juste la flamme qui s’est éteinte. Nous n’avions plus rien à faire ensemble. En fait, notre erreur a été de nous ...
«1234...9»