Morgane de toi - Histoires de Sexe

Morgane de toi

... convient et que tu assumes ! Mais je suis étonné que tu t’ouvres à moi aussi facilement, alors que tu me connais depuis à peine trois jours. J’ai l’impression que ça ne doit pas être facile de parler de ces choses avec un inconnu. Merci pour la confiance que tu m’accordes.
— Je ne raconte pas ma vie à tout le monde, mais tu t’es toi-même confié à moi quelques minutes après notre rencontre. Et puis, tu me donnes de drôles d’envies, je dois bien l’admettre, mais en même temps j’ai peur de te faire du mal, alors…

Nous laissons le silence s’installer, chacun attendant probablement une parole de l’autre. C’est elle qui craque après quelques minutes, en me disant d’une toute petite voix :

— Alors, pour mon quatrième orgasme ? Tu restes ou tu pars en courant ?
— Rassure-toi, avec une semaine de marche dans mes mollets, tu me rattraperais facilement.
— Non, je te l’ai dit, je ne chercherais pas à te retenir. Ce que je peux t’offrir, ce n’est peut-être pas ce que tu cherches, et ce serait égoïste de ma part de te faire croire le contraire.
— Qu’est-ce que tu me proposes exactement, Émilie ? De nous envoyer en l’air tant qu’on marche sur le même chemin, de se quitter sans trop y penser et de s’oublier quand on rentrera à la maison ?

Je regrette ma question aussitôt après l’avoir posée. Heureusement, derrière la rudesse des mots, Émilie comprend parfaitement le sens de mes paroles, qu’elle reformule :

— C’est un résumé un peu cru, mais oui, c’est bien ça. Je préfère ...

... quand même dire qu’on pourrait profiter des quelques jours qu’on va passer ensemble pour se donner mutuellement du plaisir et de l’affection, et faire le plein de souvenirs, dans notre tête comme dans notre corps, des souvenirs que nous emporterons avec nous au moment où nos routes se se sépareront et qui nous feront peut-être beaucoup de bien dans nos jours de solitude. Et pas besoin de s’oublier : La Haute-Savoie, ce n’est pas bien loin de chez moi. On pourrait même continuer le chemin ensemble l’année prochaine. C’est bien en 2027 que tu veux arriver ? Le rythme me convient.

De nouveau, Émilie se tait, attendant ostensiblement une réponse de ma part. Sa dernière phrase ouvre explicitement des perspectives d’avenir, mais pas celles d’un couple exclusif, comme elle me l’a bien fait comprendre. C’est-à-dire que je pourrais être amené à retrouver Émilie l’été prochain, tout en sachant qu’elle s’est offerte à d’autres pendant toute l’année… et à beaucoup d’autres, probablement. Je reste silencieux et pensif. J’ai bien compris que nous sommes au point décisif où nous allons, ou plutôt où je vais décider si nous allons poursuivre notre chemin ensemble. Malgré la chaleur, je me mets à trembler d’émotion.

— Je sais ce que tu ressens, Cédric. Tu as l’impression que ça ne se fait pas, que ce n’est pas bien. Tu te dis qu’on ne profite pas d’une femme quand on sait qu’on va la laisser tomber après une semaine. Tu penses que tu n’as plus l’âge des amourettes de vacances. Mais nous ...