1. Ma vie (sexuelle) en 11 moments-clés


    Datte: 13/12/2023, Catégories: fh, extracon, fête, Collègues / Travail collection, amour, journal, roadmovie, Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe

    ... m’oblige à la regarder.
    
    — Sois prudent, Antoine. La discrétion, ça veut dire que tu ne parles de moi à personne pour quelque raison que ce soit. Notre carrière est en jeu, et ma carrière c’est ma vie. Si tu me trahis, je te tue.
    — Pas de problème, Julie. Tout ce que je veux, c’est recommencer. On se voit quand ?
    — J’ai une confiance totale dans la fille qui t’a accompagné dans les couloirs. Tu vas prendre son téléphone et vous fixerez les rendez-vous. Moi, tu ne m’écris jamais, tu ne m’appelles jamais. Maintenant, tu t’en vas parce que j’ai une montagne de boulot derrière cette porte.
    
    J’ai une vie publique et une vie secrète. Je baise ma ministre deux à trois fois par semaine et c’est les seuls contacts que nous avons. Le reste du temps, je suis un député influent et on parle de moi pour un poste dans le prochain gouvernement.
    
    Je n’ai plus de famille. J’adore mes filles, mais je les vois peu. Et voilà qu’Aurélie a décidé de déménager en Suisse. Je l’insulte au téléphone, puis je décide de laisser tomber. Je ne vais pas me battre pour des gamines qui seront comme leur mère quand elles seront grandes. En plus de ma ministre, je baise aussi des jeunes femmes que je recrute parmi les militantes du parti ou les stagiaires des instituts avec qui je travaille. Mais ça ne dure jamais. Il faut dire que je les méprise. Comme je me méprise moi-même. Je n’ai pas oublié Alice.
    
    Un jour, je suis invité à une réunion dans les bureaux d’une grande multinationale. Comme cette ...
    ... entreprise a des ennuis avec l’opinion publique parce qu’elle pollue beaucoup, je me sens à ma place et ne fais attention ni au nom de la société en question ni à celui de son PDG.
    
    Je me retrouve dans un bureau immense, seul avec un homme de l’autre côté du bureau, PDG de multinationale et mari de Julie.
    
    — Monsieur le député, dit-il sans me saluer, vous couchez avec ma femme. C’est ignoble. Qu’elle le fasse ne me dérange pas, je sais qu’elle ne peut pas faire autrement, mais les hommes qui en profitent, je les hais. Alors, vous devez disparaître. Il y a plusieurs manières de disparaître et aucune ne m’effraie. Je vous propose la plus simple : voici plusieurs courriers que vous allez signer, une lettre au président de l’assemblée, une autre aux responsables de votre parti, une à madame la ministre de la Transition écologique, la femme que vous traitez comme une chienne trois fois par semaine, et un communiqué de presse. Dans ces documents, vous annoncez que pour raison de santé mentale, vous abandonnez la politique et laissez votre siège à votre suppléant. Ensuite, vous disparaissez sans laisser d’adresse, sans faire de politique et sans jamais remettre les pieds à Paris. Faute de quoi, vous disparaissez dans la Seine avec un bloc de béton attaché à votre cheville.
    
    Je ne réponds pas, je signe et je retourne dans ma ville natale où je me cache dans un petit studio du centre-ville sous un faux nom.
    
    Je ne vois plus personne. Je vais de mon appartement au kiosque à ...
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