L'Amour à rebours aux labours
Datte: 07/12/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... ridicule.
- Non, ne vous méprenez pas. J’ai souri parce que je trouve votre prénom attendrissant.
- Attendrissant ?
- Oui, c’est le mot. En fait, il vous va à ravir, parce que vous êtes attendrissante. Vous venez de vous faire agresser et la première chose que vous faites, c’est de me parler de moi, alors que d’autres ne me parleraient que de leurs malheurs.
- Oh, vous savez, mes malheurs, normalement, je les garde pour moi. Je n’aime pas me faire plaindre. S’il a voulu passer sa rage et ses nerfs sur moi, après tout, c’est ma faute. Je n’avais qu’à pas sortir avec lui.
- Mais vous ne pouviez pas savoir qu’il était violent.
- Non, vous avez raison. Je suis sorti avec lui, justement parce qu’il ne m’inspirait pas de crainte. Il n’est pas bien grand, et je pensais être en sécurité avec lui.
- Tout le monde peut se tromper.
- Oui, mais moi, c’est tout le temps.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Je suis la reine des gaffes et d’une naïveté maladive. Mes parents me disent toujours que je crois tout et n’importe quoi et qu’un jour je me laisserai berner par le premier beau parleur venu.
Il sourit de nouveau.
- Eh bien je crois que vos parents peuvent dormir tranquilles. Le beau parleur vous l’avez rencontré et je pense qu’il ne vous importunera plus.
Ils passèrent la soirée à danser et à discuter.
Il réussit à la faire parler d’elle.
Son père et sa mère étaient ouvriers agricoles chez les parents de sa promise.
Métayers, ils ...
... avaient migré dans la région, alors que leur fille unique avait trois ans, alléchés par une offre d’emploi, pour un couple, proposant la gestion de plusieurs hectares en jachère qu’il fallait remettre en semences.
A vingt-trois ans, elle avait terminé ses études de gestion et prenait son temps pour trouver un emploi stable. S’enhardissant, il passa au tutoiement.
- Tu as déjà travaillé dans le milieu agricole ?
- En dehors d’avoir aidé mes parents aux champs, jamais.
Il sembla réfléchir quelques instants, puis se tourna vers elle.
Ils avaient quitté le bal et s’étaient assis à une table de la terrasse d’un café depuis un bon moment et avaient oublié la musique et la danse.
- Écoute. Je viens de rejoindre mon père qui est à la tête de notre exploitation. Je découvre un peu la gestion d’une telle entreprise et je t’avoue ne pas avoir trop le temps de m’occuper de ce domaine.
Il lui décrit rapidement la ferme et le cheptel dont il partageait désormais la charge avec son père.
- C’est de quelqu’un comme toi dont j’ai besoin. Il me faut quelqu’un de confiance qui gère les salaires, les commandes, les ventes. Bref, il faut que tu viennes travailler avec nous.
Elle semblait impressionnée par sa proposition.
- Moi ? Mais je ne suis pas certaine d’être à la hauteur.
- Je serai là pour t’aider, te guider. Je ne te laisserai pas te débrouiller seule.
Il avait l’air tellement passionné qu’elle buvait ses paroles.
- Tu as l’air tellement engagé, une telle ...