1. Sciences


    Datte: 06/07/2019, Catégories: grosseins, bizarre, nonéro, fantastiqu, Auteur: Rain, Source: Revebebe

    ... temps de contacter Yves.
    
    S’il voit Mélanie suspendue au plafond, j’aimerais bien entendre son explication scientifique…
    
    o000o
    
    Yves donne des cours jusqu’à 16 h et me propose de nous retrouver devant la maison des Lavoussière entre 17 h 30 et 18 h.
    
    Le temps s’étire lentement. Chacun semble absorbé par de sombres pensées. Nous buvons du café depuis longtemps froid, confortablement installés dans le canapé en cuir familial quand Christine rompt le silence. Sa voix n’est cependant qu’un murmure :
    
    — Ça ne te dérange pas d’aller voir si Mélanie va bien ? Je ne m’en sens pas capable, m’explique-t-elle du bout des lèvres.
    — Non, bien sûr… je vais y aller.
    
    Pour être honnête, je n’ai pas du tout envie d’y aller et ne sais pas si je serais capable d’affronter le démon qui possède Mélanie.
    
    Pourtant, je me lève, saisis la clé de la chambre que me tend Christine et, d’un pas que j’espère assuré, me dirige vers l’antre de la bête.
    
    o000o
    
    À peine ai-je franchi le pas de la porte qu’un froid polaire m’enveloppe de ses bras de glace. J’ai la sensation que la température avoisine le zéro, ce que me confirme le givre qui s’est déposé sur la table de chevet et les vitres des fenêtres. Ces dernières ont été condamnées par des planches. J’apprendrai plus tard que Frank et Christine s’en sont chargés la veille afin d’éviter que Mélanie ne se défenestre.
    
    Une atroce odeur de merde et de putréfaction monte à mes narines. La puanteur est si intense que je m’efforce de ...
    ... réprimer l’envie de dégobiller. Je bloque ma respiration et lève les yeux.
    
    Rien ! Mélanie n’est pas accrochée au plafond !
    
    La panique me gagne et je parcours du regard le reste de la pièce, à la recherche d’un danger.
    
    Je suis en train de me demander où Mélanie a bien pu se cacher lorsque, à la périphérie de ma vision, j’aperçois le démon. Il me charge.
    
    Au fond de mon crâne, une voix pleine de sagesse m’ordonne de foutre le camp, mais mes jambes, flageolantes, refusent de bouger.
    
    J’ai du mal à reconnaître Mélanie. Ses yeux sont deux globes oculaires noirs qui brillent comme une boule de billard. Ses joues sont profondément entaillées et les escarres sont plus nombreuses que dans mes souvenirs, pourtant récents. Des mains noires et griffues remplacent les mains délicates de la chérie de Frank. Et ces mains-là sont ouvertes (probablement pour se resserrer autour de mon cou, me dis-je funestement.)
    
    Je hurle ma terreur, espérant qu’elle puisse quitter mon corps par le cri.
    
    Un épouvantable rictus fleurit sur le visage du démon et s’agrandit lorsqu’il parvient à me renverser.
    
    Je cherche à pousser un nouveau cri, mais celui-ci meurt au fond de ma gorge dès que les mains griffues m’étranglent.
    
    L’horrible visage de la créature exprime une haine qui me glace le sang. Des crocs couverts de filets de salive ornent sa bouche dont l’haleine fétide – mélange de barbaque avariée et de merde – me révulse l’estomac.
    
    J’éprouve un sentiment de défaite et ne peux ...
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