Sciences
Datte: 06/07/2019,
Catégories:
grosseins,
bizarre,
nonéro,
fantastiqu,
Auteur: Rain, Source: Revebebe
... Christine je la remercie, puis enclenche la conversation avec Yves :
— Vous avez donc pas pu vous faire votre propre idée concernant Mélanie ?
— Non, lorsque je suis arrivé, elle dormait déjà, mais je pense que je vais passer la soirée ici vu ce qu’il s’est passé. Puis avec ce que m’a raconté Madame Lavoussière…
— Christine, je vous en prie, le coupe-t-elle.
— Christine, se reprend-il avec un sourire. Je dois avouer que tout ce que j’ai entendu m’intrigue et j’ai déjà annulé mes cours de demain matin.
— Voilà une nouvelle qui me rassure, dis-je, même si je doute que vous puissiez faire quoi que ce soit face à cette situation.
— Nous verrons bien, déclare-t-il avec un sourire à la fois apaisant, mais, aussi, agaçant.
Le silence s’installe encore. Cela a l’air d’être devenu une habitude. Nous nous recentrons tous sur nous-mêmes, chacun envahi par ses propres pensées.
Je pense à mon pote. Je l’imagine avec les autres patients. Il m’a l’air tout aussi cinglé qu’eux et déambule comme un zombie dans des couloirs trop blancs qui me rappellent ceux que l’on voit dans le premier film de Lucas,THX1138.
Cette vision m’obsède. J’essaie bien de penser à autre chose, mais cela n’a aucun effet. Dans ma caboche, la même scène tourne en boucles. Frankie erre dans les couloirs immaculés, suivis d’une horde de psychotiques qui ricanent. Des rires déments qui déclenchent la chair de poule. L’avoir abandonné me vrille l’estomac, me ronge l’âme. Je me sens responsable même ...
... si, au fond de moi, j’ai conscience que je ne peux pas m’accuser de la sorte. Pourtant, je me sens profondément coupable, comme un meurtrier qui se rendrait compte un peu tard de son erreur et aimerait se repentir. C’est exactement ce que je désire : me repentir.
Christine, au bout d’une grosse demi-heure de silence, brise ce dernier et nous propose d’aller prendre un café. Cela a l’air de ravir Yves qui lui emboîte le pas en direction de la cuisine, tandis qu’avec Pauline, nous restons dans le salon. Nous avons déjà tombé deux cafetières !
o000o
Dès que nous sommes seuls, j’engage la conversation avec Pauline, sur le ton de la confidence :
— Au fait, vous avez senti l’odeur dans la chambre de Mélanie ?
— Non. Quelle odeur ?
— Quand je suis monté dans sa chambre, j’ai senti une puanteur terrible, un mélange de merde et de pourriture. Il faisait aussi très froid dans la chambre. Vous ne l’avez pas remarqué ?
— Ben non. Je n’ai rien senti : ni l’odeur ni le froid.
Cela me paraît étrange. Comment ont-elles pu ne pas se rendre compte de la puanteur ? L’odeur était si forte que j’en avais des haut-le-cœur. Et le froid était si vif qu’il était impossible de ne pas le ressentir. Puis j’ai vu le givre…
Peut-être l’esprit qui s’amusait une fois de plus avec mes sens…
Ce coup-ci, c’est au tour de Pauline de m’interroger :
— Tu penses qu’Yves va pouvoir nous aider ?
— Honnêtement, j’en doute. Il est peut-être spécialisé dans le paranormal, j’ai quand même ...