1. Chapitre I – La fille du train


    Datte: 12/11/2023, Catégories: fh, train, délire, Humour fantastiqu, fantastiq, Auteur: Iovan, Source: Revebebe

    ... questions m’assaillaient qu’il était impossible de toutes les résoudre en peu de temps.
    
    — Où va ce train, s’il te plaît ?
    
    Elle rit. Même à travers ces bulles, c’était charmant.
    
    — Toi alors ! Nous allons à Milan, et tu es monté à Lausanne vu qu’il n’y a pas eu d’arrêt… C’est vrai qu’avec toi… on ne sait jamais !
    
    Milan, c’était donc là où nous allions… second berceau de ma famille. Milan, où j’avais tant de souvenirs et où se trouvaient encore tant de gens que j’aimais…
    
    — Mais qu’est-ce qu’on va faire à Milan ?
    — Toi, je n’en sais rien… Moi, je vais y retrouver mon père. Mon créateur. Maurilio Manara, tu dois connaître !
    
    C’était donc ça ! Cette idée insensée que j’avais d’abord rejetée !
    
    — C’est donc ça ! Nous sommes dans un univers parallèle, et rien de ce que nous croyons vivre en ce moment n’est vrai !
    — Mais, bien sûr qu’il est rallèle cet univers ! Pourquoi dis-tu : pas rallèle ? Les mondes pas rallèles ça n’existe pas ! Ce monde, c’est le réel ! Il n’en existe pas d’autres… Et ce que nous vivons est la réalité ! C’est comme ça, il faudra t’y faire !
    
    Elle était aussi intelligente qu’elle était belle, et moi, j’étais un con !
    
    Les fonctionnements imposent d’eux-mêmes la règle. Une cible, une flèche. Tu t’adaptes, point barre. Les cibles, ça ne manquait pas… mais des flèches, j’en avais peu !
    
    Si j’arrivais à descendre de ce train, peut-être arriverais-je à me sortir de ce cauchemar…
    
    Descendre de ce train ? Mais, en était-il encore question ...
    ... ? Maintenant que le délire hallucinant dans lequel je me débattais était en train de se muer en un rêve exquis, par la présence magique de l’iconique beauté ? Est-ce que j’avais seulement envie de le quitter, ce train ? Maintenant que ma merveilleuse inconnue me faisait miroiter des possibles qui enflammaient mon âme ?
    
    Elle me subjuguait… je vivais un rêve… Comment était-ce possible… ?
    
    Elle, quintessence de féminité, idéale de beauté, elle se tenait tout près de moi et je ne pouvais y croire ! Elle devait être l’amante parfaite, violente et fragile, dont je percevais l’affolante et innocente perversité dans les beaux yeux mi-clos… Ne pouvait-elle être qu’une fille de papier ?
    
    Non ! Non… Elle gommait toutes mes angoisses, mes peurs, mes questionnements qui, depuis Elle, n’en étaient plus.
    
    Ma présence dans ce train, maintenant, allait de soi. Tout le reste… quelle importance ! Plus rien ne comptait que la lumière de son visage, le havre de sa bouche, l’eau de ses yeux, pour le naufragé que j’étais.
    
    — Ti riccordi, caro ?(Tu te souviens, chéri ?) Ces moments, passés ensemble ? Qu’est-ce qu’on s’est amusé ! Comme c’était bien… !
    
    Alors, venant de nulle part éclata l’intro au piano de « Via con me » de Paolo Conte, me clouant sur place… Le crooner italien commença à chanter de sa voix traînante et profonde, m’enserrant dans l’étau d’une indicible émotion…
    
    Que se passait-il ? Une tourmente me balayait. Un paroxysme de jouissance douloureuse explosait en moi et me ...