Les aventures de Rosalie - Histoires de Sexe

Les aventures de Rosalie

... Elle dépose son mot sur le volant et disparaît.

J’ai hâte de savoir ce qu’elle a écrit. Quand Ludo arrive, il est un peu surpris de voir la porte déverrouillée car je n’ai pas osé la rebloquer. Comme d’habitude, il se laisse tomber sur le siège, jette sa sacoche sur le siège passager, ouf, il n’a pas fait tomber l’enveloppe, il ne peut plus la manquer. Il l’ouvre, jette un œil sur le mot, le relit deux fois, un grand sourire éclaire son visage.

Pendant plus de deux mois, je n’ai pas de nouvelles. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose, à voir l’air guilleret de Ludo. Mais les sorties sont moins fréquentes, les virées avec les copains ont disparu, il ne sort plus, ou alors, sans moi.

Enfin, un soir, nous nous garons au pied d’un immeuble.

— C’est toi, Rosalie ?

Je regarde autour de moi, j’ai bien reconnu l’accent, c’est un break allemand qui me parle.

— On se connaît ?
— J’ai entendu parler de toi, Rosalie, la voiture de Ludo. Moi, je suis celle de Manon.
— Manon ?
— La copine de Ludo. C’est un grand jour pour eux, ils viennent d’emménager ensemble.

Je n’avais entendu parler de rien. Et lui de continuer :

— C’est moi qui l’ai déménagé aujourd’hui. En trois voyages, c’était fait. Il faut dire qu’avec le coffre que j’ai…

Et de me confirmer que Manon et Ludo se voient depuis trois mois, qu’ils sont fous amoureux, qu’ils ne peuvent plus rester l’un sans l’autre. Il ne peut pas s’empêcher de me raconter le plaisir qu’a Ludo de le conduire, ...

... qu’il se régale avec son moteur pêchu, en écoutant ses CD à fond.

C’est sûr que je ne peux pas lutter, mais j’ai eu ma revanche.

Un matin, ils débarquent avec une valise, la mettent dans le break. Ils partent en week-end, on dirait. Mais, miracle, la voiture ne démarre pas, je saurai plus tard que c’était un problème de carte électronique. En désespoir de cause, ils se rabattent sur moi.

Moi, je suis peut-être rustique, dépassée, capricieuse, mais je finis toujours par démarrer !

J’apprends qu’ils vont passer deux jours chez ses parents à elle. Pas grand-chose à dire sur ce week-end, je n’ai pas bougé de ma place de parking et la Mercedes des parents m’a snobée.

Je suis un peu soulagée quand on repart.

— Manon, tes parents savent bien qu’on vit ensemble ?
— Oui, je leur ai dit quand ils se sont portés cautions pour l’appartement.
— Pourquoi ils nous ont mis dans des chambres séparées ?
— C’est ma mère, tant qu’on n’est pas mariés…
— On se rattrapera ce soir.

Après un moment, Manon :

— On arrive dans combien de temps ?
— Une heure et demie, peut-être deux heures en fonction des bouchons à l’arrivée.
— Je ne peux pas attendre ce soir, j’ai envie de faire l’amour maintenant.

Le break m’avait confirmé qu’avant de vivre ensemble, ils avaient souvent baisé dans la voiture. Et de se rengorger :

— Tu sais, avec le plancher plat, les sièges rabattables, c’est presque aussi confortable qu’un lit.

Ludo trouve une petite route, un bois, c’est très ...