Copine d'avant - Histoires de Sexe

Copine d'avant

... se trouvaient les ustensiles de cuisine, elle connaissait la maison, elle était déjà venue ici, c’est certain. J’étais vraiment le roi des crétins, comment avais-je pu ne rien voir ?

— Allez, fais pas la gueule, dit Minnie alias Ursula alias Fabienne en faisant infuser un thé pour elle et sa compagne.
— En plus, vous m’avez drogué !
— Fallait bien que l’on trouve un stratagème pour que tu puisses changer de femme… Et puis ce n’était pas bien méchant, ce n’était qu’un petit somnifère. Mais c’est vrai que j’y suis peut-être allé un peu fort sur la dose et j’ai eu un peu peur quand j’ai vu que tu mettais des plombes à te réveiller.
— Et pour la voiture… j’ai failli aller voir les flics.
— Tu n’as pas bien cherché, elle était encore au village à ce moment-là, garée pas très loin de l’hôtel, Fabienne l’avait juste déplacée, précisa Maryse. C’était juste pour me laisser le temps de ranger toutes mes petites affaires et de sortir de l’appartement avant que tu reviennes. Quant à ton téléphone, tu l’avais simplement oublié sur le siège passager, trop pressé d’aller retrouver ta vieille copine la cochonne(elle éclata de rire)… Quand le patron du bar nous a dit que quelqu’un t’avait conduit à la gare d’Angoulême, on a changé notre fusil d’épaule et je suis revenue avec, car Fabi avait aussi ...

... la sienne à ramener.
— Vous vous êtes bien foutues de ma gueule !
— On t’a surtout donné une bonne leçon. Des années que tu me délaisses, on vit la plupart du temps comme deux étrangers. Je sais, j’ai aussi mes torts, je ne suis peut-être pas assez coquine, mais pour être coquine il faut être deux. Et si j’avais un homme un peu moins secret et plus intéressé par sa moitié, je serais peut-être, moi aussi, plus coquine. Mais, comme beaucoup d’hommes, tu es du genre à te plaindre de ce que tu n’as pas, et à ne rien faire pour l’obtenir.

Je ne trouvais pas grand-chose à redire. D’un autre côté, j’avais mal agi : sauter sur cette Ursula sous prétexte qu’elle me parlait de sexe prouvait que j’étais prêt à sauter sur n’importe qui pour avoir du sexe facile, alors que j’étais incapable de concrétiser avec celle qui était ma compagne depuis vingt ans.

— Alors maintenant on fait quoi ?
— On pourrait peut-être tenter un ménage à trois. Vous avez l’air de bien vous entendre avec Fabienne, et ça nous aidera aussi dans notre couple. Je sais que Fabi est d’accord, mais après c’est toi qui vois. En tout cas, quoique tu décides, je souhaite qu’elle vive ici avec nous, parce qu’elle m’apporte une certaine stabilité et que je ne peux plus me passer d’elle.

Sur ce, les deux femmes s’étreignirent.