1. Histoire des libertines (100) : l’escadron volant de Catherine de Médicis


    Datte: 14/10/2023, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    LA GALANTERIE AU SERVICE DE LA REINE
    
    Le célèbre « escadron volant » de la reine Catherine de Médicis était constitué de demoiselles de compagnie de la reine mère, toutes de très bonne famille, belles et cultivées.
    
    C’est un des éléments de la légende noire de Catherine de Médicis, qui figure, dans la mémoire collective, comme l'incarnation de la noirceur, du machiavélisme et du despotisme. La légende noire de Catherine de Médicis, entretenue jusqu'au milieu du XXème siècle, la représente comme une femme dominatrice qui cherche à accaparer le pouvoir, une adepte du machiavélisme n'hésitant pas à utiliser les moyens les plus extrêmes, une Italienne laissant des étrangers gouverner la France et enfin une femme acariâtre, dévorée de jalousie envers la maîtresse de son mari, la belle Diane de Poitiers. Il est certes exact que Catherine n'éprouvait guère de sympathie pour celle qu'elle appelait « la putain du roi. »
    
    Lorsque Catherine devient régente de France, elle gouverne pour ses enfants trop jeunes pour régner par eux-mêmes. Face aux différents partis religieux et politiques qui tentent d'accaparer le pouvoir en faisant pression sur elle, Catherine essaye de rester ferme pour éviter l'effondrement du pouvoir royal. Là, naît la légende d'une reine arriviste et despotique. En tant que reine mère, elle souhaite préserver l'héritage royal de ses enfants. Les catholiques lui reprochent d'accorder trop de liberté aux protestants, les protestants de ne pas leur en accorder ...
    ... assez. Prise entre ces deux partis antagonistes, Catherine de Médicis a tenté tant bien que mal de maintenir sa politique d'union nationale autour du trône.
    
    Qu’est-ce qui motive le choix d’une cour féminine dont, ainsi que le rapportent ses contemporains, Catherine choisissait elle-même les élues, toujours bien nées, remarquées pour leur esprit, l’élégance de leurs manières ? La cour de la régente abrita jusqu’à quatre-vingts belles dames, belles par le corps mais non moins par l’esprit.
    
    Quoi que la rumeur ait supposé, ces suivantes éclairées, dévouées à leur reine, ont-elles eu le rôle trivial qu’on leur prête ? Nombre d'entre elles auraient été chargées d’espionner, de soutirer des confidences sur l'oreiller, voire de manipuler, pour le compte de Catherine de Médicis, des personnages importants du royaume ou des ambassadeurs étrangers. Des fêtes, plutôt libertines, auraient été organisées avec ces femmes galantes.
    
    Catherine a été une épouse trahie, on sait la préférence de son royal époux pour la somptueuse Diane de Poitiers, de vingt ans son aînée. À la mort du roi, la reine-mère, qui verra trois de ses fils accéder successivement au trône, prend le noir pour habit et ne s’en départira pas. En s’incarnant dans les figures si aimables de « ses » femmes, n’a-t-elle pas décidé d’avancer masquée, d’agir sur les hommes, ceux qui complotent, qui intriguent, qui menacent son pouvoir ? Ne lui fallait-il pas une armée dont les ambassadrices auraient pour armes principales ...
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