La rencontre
Datte: 05/03/2018,
Catégories:
fh,
Humour
ecriv_f,
Auteur: Merry, Source: Revebebe
... nocturne… sans que ni l’un ni l’autre ne se décide à faire un geste.
Finalement, Maud, en trébuchant sur un pavé disjoint judicieusement placé non loin de la voiture de Sébastien, eut une idée lumineuse… de prévisibilité : avertie dès l’enfance des ruses féminines de base, elle joua – une fois de plus - la demoiselle en détresse et réussit même à faire jaillir de ses jolis yeux bleus de fort seyantes larmes. La pauvrette s’était fait mal à la cheville, une cheville en l’occurrence charmante, gainée délicieusement de nylon brillant. Las, Sébastien qui n’avait quant à lui vraisemblablement pas conscience de la conduite idoine à observer en une telle circonstance, se contenta de suggérer à l’éclopée de faire le pied de grue quelques instants, le temps qu’il aille chercher son véhicule.
« Hein ?! » se dit élégamment Maud. « Ça ne doit pas se passer ainsi normalement… »
La jeune femme eut-elle l’air déçue, désemparée ? Quoiqu’il en soit, Prince Charmant, enfin, comprit et se rapprocha d’elle. D’un geste doux et tendre, il fit disparaître du bout de ses doigts princiers ses larmes de crocodilesse. Ils se regardèrent, le temps suspendit son vol, et ils s’embrassèrent. C’est à ce moment, en général, que dans les films romantiques, les lettres FIN, s’affichent sur votre écran, mais pour eux, évidemment, tout ne faisait que commencer. Leurs cœurs, si proches maintenant, battaient la chamade. Leurs esprits enfin se libéraient, foin des interrogations métaphysiques sur leur ...
... tonicité musculaire ou la couleur de leurs chaussettes.
Lèvres qui s’entrouvrent, langues qui se cherchent et se trouvent… un baiser romantique, banal et délicieux.
Quelques minutes plus tard, sous le regard bienveillant des réverbères, nos tourtereaux en manque d’oxygène durent se résoudre à mettre un terme à leur échange salivaire. Ils se regardèrent, l’air niais, esquissèrent un léger sourire, avant de se laisser finalement aller à un petit rire gêné.
Heureusement, Sébastien sut faire face à cette délicate situation avec beaucoup d’à propos :
— Ma voiture est juste là.
Maud acquiesça.
— C’est la Toyota métallisée.
Les jeunes gens se dirigèrent donc vers la voiture et s’y installèrent. Sébastien se demanda s’il devait lui dire, ou même lui faire quelque chose, peut-être devrait-il… Il en resta là dans ses réflexions : le visage de Maud, joliment paré d’un timide sourire se rapprochait du sien, quel soulagement !
À nouveau leurs lèvres s’étaient soudées dans un chaud, dans un intense, dans un… douloureux baiser : Sébastien aurait dû remonter son accoudoir, ce qui lui aurait évité une douloureuse sensation dans la région hypogastrique. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il laissa à Maud ses lèvres purpurines et attendit que ça passe.
Enfin, elle avait fini ! Sébastien se redressa, tout en massant discrètement ses chairs endolories, puis démarra.
Après un trajet plutôt silencieux, nos amis se retrouvèrent en bas d’un charmant petit immeuble : ...