Où Marie s’émancipe - Histoires de Sexe

Où Marie s’émancipe

... saisissant.

— On dirait que ce modèle a été coupé pour toi ! Vraiment ! Tiens, il te va trop bien. Je te le donne !
— Oh non, Chantal. Vous l’avez acheté pour vous. Vous étiez si belle, avec !
— Parce qu’à poil, je suis laide ? Je te remercie, ris-je pour le plaisir de la voir s’empourprer. Tu ne vas pas refuser mon cadeau, en plus ? Il te va mieux à toi qu’à moi, je te dis.

On dirait qu’elle vient à peine de s’apercevoir de ma nudité, tant elle tourne et retourne la tête pour poser les yeux sur n’importe quoi d’autre que mon anatomie. Manon, elle, ne porte aucune attention à notre assaut de politesse, mais s’intéresse de près à mes autres achats. La seule distraction qu’elle s’accorde est pour conseiller à Marie d’accepter.

— Dis-lui oui, va ! Tu n’aurais jamais osé t’en payer un comme ça, pas vrai ? Alors que c’est sympa, d’avoir des dessous affriolants… même si ce n’est que pour soi. Maman a bien choisi, me concède-t-elle, sauf pour la jupe-culotte, pas terrible. Le haut, par contre… Je peux l’essayer ?

Je me contente d’un signe de tête, de toute manière elle n’a pas attendu la réponse. J’ai un autre sujet de préoccupation, car, décidément, la touffe brune de Marie montre son indocilité en profitant des mouvements de sa propriétaire pour projeter ses poils à travers tous les espaces qui se présentent. C’est fâcheux et ça rompt tout le charme de l’ensemble.

— Tu ne tailles jamais ta toison, Marie ? Regarde… dans la glace, oui. Si elle était plus courte, ce ...

... serait plus élégant, non ?
— Ben… euh…
— Ah ! Je lui ai déjà dit, elle n’a pas voulu, intervient Manon.

Elle a passé le top transparent qu’une lubie m’a fait acheter. Le fin tissu se relève sur la pointe de ses seins, soulignant les petits tétons bruns qui menacent de le percer. Je soupire : j’ai beau ne pas trop me soucier de mes formes, je dois reconnaître que ma poitrine ferait piètre figure dans cet écrin. Au moins, descendrait-il plus bas et couvrirait-il le pubis… mais ?

Je n’en crois pas mes yeux : un triangle lisse se termine sur un demi-ticket de métro si étroit qu’il semble désigner plus que décorer le haut de la fente. Comment ne l’avais-je pas encore remarqué ?

— Tu t’es rasée ?!
— Hier soir. J’ai vu une copine qui l’a fait. J’ai essayé. Tu trouves joli ?
— Ma foi…
— C’est pratique, aussi. J’ai proposé à Marie de faire pareil, mais ça doit lui faire peur !
— Non, mais non, se rebiffe celle-ci. Je ne sais pas le faire, c’est tout !
— Tu aurais pu demander à Manon de t’aider. Ça se fait entre copines, souris-je. Enfin, chacun ses goûts. Si tu préfères conserver ta broussaille… Pourtant, si tu voyais la différence, je suis sûre que tu serais tentée d’essayer toi aussi.

Manon fait mine de m’approuver vigoureusement tout en m’informant qu’elle adore mon haut qui est « super chic ». Super érotique, oui ! mais je cède à une demande si innocemment – tu parles ! – formulée avec une petite idée de demander un service en retour, quand même…

— Garde-le, ...