Le cousin artiste - Histoires de Sexe

Le cousin artiste

... meilleur des mondes, toi et moi serions en couple, tu serais à la fois ma femme, mon égérie, mon inspiratrice. Sans compter que ta maison pourrait facilement accueillir un atelier et que ton jardin est stimulant.
— Toi, tu veux le beurre, l’argent du beurre et la crémière !

Un large sourire s’affiche sur son visage :

— Tant qu’à faire, la totale, bien sûr ! Pour la crémière, certaines personnes parlent de son cul, mais dans ton cas, c’est limitatif… tout le reste est à prendre sans rien laisser de côté !
— Merci du compliment…
— Pas de quoi, c’est le plus que je puisse faire pour toi, Colinette…

Me penchant un peu vers lui, je m’étonne :

— Le plus ? Comment ça ?

Je n’aurais peut-être pas dû demander, car la réponse qui survient me coupe les jambes :

— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ? Est-ce que je peux t’embrasser, te câliner, te faire passionnément l’amour, me réveiller chaque matin avec toi ? Non. Je me contente de mes peintures.
— Ah euh… je… je ne savais pas… enfin… pas tant que ça…

Toujours accroupi, il me sourit :

— C’est à mon tour de te demander : comment ça ?
— Je… comment dire ça… bon, j’avais bien compris que c’était un peu moi sur tes dernières toiles…
— Ce n’est pas un peu toi, c’est totalement toi, Colinette.

Un peu étourdie par la tournure des révélations, je soupire :

— Tu m’excuseras, mais c’est un peu comme si j’avais reçu un coup de marteau sur la tête ! C’est la première fois que j’ai droit à une telle ...

... déclaration !
— Pourtant tu as été mariée et tu es en couple avec André.
— Tu parles, la déclaration d’André ! Comme si tu ne connaissais pas ton cousin !

Amusé, Thomas hoche la tête :

— Soit… et ton défunt mari ?
— Lui, on va dire que ce fut classique… idem pour mes anciens petits copains, le genre : on est bien ensemble, et si on se mettait ensemble. Pas vraiment folichon, tu vois. Je ne réclame pas un orchestre avec plein de violons, au clair de lune, mais il me faut quand même un minimum syndical.
— Ah oui, en effet… pas très folichon, comme tu dis…
— En revanche, je me méfie des feux de paille… Ça flambe bien sur le moment, mais ça ne dure pas.

D’un ton resté égal, mon admirateur secret assène :

— Mon feu de paille à moi dure depuis seize mois. Et sans retour. Est-ce assez long en durée ?
— Euh… ce n’est pas toi qui étais visé… Seize mois ? Et tu ne t’es pas déclaré avant ?
— Colinette, tu étais déjà en couple avec André. D’ailleurs, si toi et André n’étiez pas ensemble, je pense que nos routes ne se seraient jamais croisées. Donc, stricto sensu, c’est à la fois bien et mal. Mais je ne regrette pas le fait de t’aimer en silence.

Je me penche un peu plus encore, réalisant un peu tardivement que je suis en train de lui offrir une sacrée vue sur ma poitrine :

— En silence, oui, mais avec une grosse démonstration picturale !
— Avant que je t’avoue mes sentiments, il me semble bien que tu ne pensais pas qu’ils soient si intenses à ton égard…
— Ce… c’est ...