Encore et encore - Histoires de Sexe

Encore et encore

... amorçait sa descente vers l’horizon, à travers les quelques nuages de haute altitude qui commençaient à voiler le ciel.

— Tu sais, tromper mon mari a été pour moi une affirmation très forte que j’étais encore bien vivante, me confia spontanément Sophie, en expulsant un long nuage de fumée. Les années d’abandon de sa part m’avaient plongée dans un état léthargique, sexuellement. Parfois, j’avais l’impression de devoir prendre mon pouls pour m’assurer que j’étais encore en vie. Je me masturbais bien de temps à autre, mais par pur besoin physiologique. La première fois où j’ai à nouveau senti le désir et que j’ai pu le laisser s’exprimer, j’ai eu l’impression de revivre, de me réveiller d’entre les morts.
— Wôw. C’est peu dire ! lui dis-je, surpris.

C’était peut-être l’effet de la drogue qui commençait à se faire sentir ; je n’eus aucune gêne à lui demander plus de détails.

— Dans quelles circonstances ça s’est passé ?
— Une femme, rencontrée dans un bar lors d’un 5 à 7 du travail. Je l’avais remarquée dès que j’étais entrée dans la place. Nos regards s’étaient suivis. Elle aussi était avec des collègues. Quand nos connaissances respectives furent toutes parties, je pris mon verre et allai jusqu’à sa table pour lui demander si je pouvais me joindre à elle. Et ce soir-là, je me suis rapidement retrouvée tête-bêche avec elle dans son loft. Nous avons fait l’amour comme des bêtes pendant des heures. J’ai perdu le compte des orgasmes que j’ai eus et donnés ce soir-là. Je ...

... me suis lavée sommairement en partant de chez elle et je suis rentrée chez moi encore ivre de son odeur et de sa fougue. Nous nous sommes revues à quelques reprises.

Sophie tira longuement sur le joint une dernière fois avant de me le tendre à nouveau.

— C’était bien, dit-elle, rêveuse. Mais elle a déménagé à Vancouver peu de temps après et nous ne nous sommes jamais revues. Elle avait une attitude très… indépendante. Intense, mais absolument libre. Attachante, et attachée aussi, je crois, mais qui n’avait aucune difficulté à larguer les amarres, me semblait-il. Elle n’avait pas l’intention de tenter d’être en couple, sans toutefois se résigner à n’avoir aucun plaisir à partager. Pour elle, ma situation était idéale puisqu’elle estimait que je ne faisais que butiner avec elle, et que je n’avais pas l’intention de quitter mon mari. Donc, je n’allais pas tenter de former un couple avec elle.
— Et puis ? Ça s’est passé comme elle l’avait pressenti ?
— Passablement. Je ne crois pas que nous étions amoureuses l’une de l’autre. Nous n’avions pas beaucoup d’échanges autres que sexuels. Nous nous écrivions un petit courriel pour proposer un rendez-vous, et hop ! Nous nous retrouvions rapidement nues, enlacées et au bord de l’orgasme. Notre désir mutuel était très… explosif. Mais tout de même mécanique. Et aussi, il était alimenté par la nouveauté, la découverte. Mais rapidement, il se fanait.

À entendre ce récit, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer Sophie en train de ...