Le symposium - Histoires de Sexe

Le symposium

... séparation, je n’ose le regarder de peur qu’il ne lise ma trahison sur mon visage. Il me demande sans grand enthousiasme :

— Alors ce congrès, ça s’est bien passé ? Tu es contente ?
— Oui, très bien… J’espérais que tu viennes me chercher, je t’avais envoyé un SMS, tu ne l’as pas reçu ?
— Si, si mais je ne voulais pas te déranger. Je pensais que ton chef te raccompagnerait.
— N… non, j’ai dû prendre un taxi, lui dis-je en bafouillant.
— Pas très galant, dis donc… tu as l’air fatiguée, ma chérie.
— Un peu. Tu sais, les séances sont longues, ennuyeuses, et le trajet en avion.
— De plus, on dort mal dans un lit qui n’est pas le sien.

En l’entendant, je crois que j’ai rougi. Un peu mal à l’aise, j’ai envie qu’il me prenne dans ses bras, qu’il m’embrasse, qu’il me fasse l’amour là tout de suite, pour effacer ces nuits, pour me faire oublier. Mais non, il veut savoir, savoir quoi ? Un congrès, c’est un congrès, il sait très bien comment ça se passe.

— Alors, raconte-moi, c’était comment ? Qu’as-tu fait ? Qui as-tu rencontré ?

De plus en plus mal à l’aise, je lui propose de passer à table. Entre deux bouchées, je lui parle du congrès, je lui explique mes journées entre les communications, les poses et les repas, au milieu de plein de monde que je ne connaissais pas, évitant certains détails qui pourraient me compromettre.

Attentive à ses réactions, je fais attention à ne pas trop en dire.

Il est tard, j’espérais que nous irions nous coucher rapidement. Mais il ...

... me montre mon ordinateur.

— Tu as oublié de l’éteindre… J’ai entendu des bips… tu as reçu des messages.
— Je verrais demain.
— C’est peut-être urgent… Au fait, tu ne mets pas de mots de passe ?
— Non, il faudrait… Tu as lu mes messages ? dis-je un brin d’anxiété dans la voix.
— J’ai juste regardé s’il y avait quelque chose d’urgent… Tu as surtout reçu des photos du congrès.

Je savais que les organisateurs envoyaient un compte rendu de chaque journée. Mais des photos, je ne suis pas rassurée. Je fixe l’écran qui affiche mes messages sans oser les ouvrir :

— C’est Muriel, notre Directrice RH qui les a demandées pour faire un peu de com… Tu, tu les as regardés ?
— Rapidement, c’est plein de personnes que je ne connais pas. Regardons ensemble, tu me les présenteras.

Un peu inquiète, je fais défiler les photos rapidement. Aucune n’est compromettante, je reprends espoir, je peux les commenter sans aucune appréhension :

— Là, c’est mon patron, le Président de la boîte, tu le connais… là, c’est le représentant italien… elle ? Elle est américaine, je crois.
— Attends, il y a une photo de groupe, ce sera plus simple pour me montrer qui est qui.

Me prenant la souris des mains, à ma grande surprise, il la trouve d’un seul clic :

— La voilà… Tu es bien entourée, c’est qui ces beaux mecs.
— Lui, tu le reconnais, c’est Vincent, enfin mon patron. L’autre, c’est Kurt, le directeur de l’usine allemande.

Merde, ils avaient insisté pour être près de moi et Kurt en ...