1. Le symposium


    Datte: 09/09/2023, Catégories: fh, extracon, hotel, Collègues / Travail amour, regrets, extraconj, Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe

    ... regard.
    
    Moi aussi je suis mal. J’ai tellement honte, impossible que ce soit moi. J’aimerais lui dire et redire tant de choses, ma bêtise, mes remords, lui dire que c’est la première fois, que c’est bien fini, que ce n’était qu’une erreur, que je n’aime que lui. J’aimerais qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me dise que rien n’est changé entre nous.
    
    Mais il me laisse me coucher seule.
    
    ---oOo---
    
    Le lendemain, en allant au bureau, j’ai peur, peur de me retrouver face à Vincent, face au Président.
    
    À la machine à café, difficile de répondre aux questions de mes collègues, ils veulent tout savoir du congrès. Pourquoi suis-je toujours autant mal à l’aise pour leur répondre ? Comme si ma forfaiture était écrite sur ma figure.
    
    Dans la matinée, Vincent m’appelle, je dois passer le voir dans son bureau. Il ne tient aucun compte de ce que je lui ai dit dans l’avion. Il a envie qu’on se revoie, il a déjà tout prévu, tout manigancé. Soit à l’heure du déjeuner, soit le soir dans son bureau quand tout le monde est parti, ou à l’hôtel si je préfère, il en connaît de discrets. Déjà, il a prévu un nouveau déplacement dans une filiale du groupe, et bien sûr, ma présence est indispensable.
    
    Il ne m’écoute pas lorsque je lui répète que j’aime mon mari, que je veux fonder une famille, que lui aussi est marié, que c’est terminé, terminé.
    
    Il persiste. Cette fois, je résiste. J’essaie toujours de le ménager, c’est mon patron tout de même. Il faut oublier ce qui s’est passé, ...
    ... oui c’était bien, oui nous avons passé des nuits agréables, mais il ne faut plus.
    
    Il essaie de m’embrasser.
    
    Je le repousse.
    
    Il devient lourd, il insiste. Trop !
    
    Je ne me retiens plus, d’une voix ferme, je le remets à sa place. Le Président ! Je ne m’en serais jamais cru capable :
    
    — Tu ne comprends pas, c’est fini. C’était une erreur, j’aime mon mari. On n’aurait jamais dû.
    — … Il n’en saura rien.
    — Moi si… Tu ne comprends vraiment rien, adieu.
    
    Au bord des larmes, d’une voix saccadée, sans vraiment me rendre compte de ce que je dis, je lui donne ma démission, et pars en claquant la porte.
    
    Ce qui est dit est dit. À midi, ma lettre est prête, sans aucun regret je la dépose sur le bureau de son assistante.
    
    Bien décidée à ne plus le croiser, je range mes dossiers, j’informe mes collaborateurs en trouvant une excuse bidon, et passe voir Muriel. De toute évidence, elle n’est pas dupe. Sans poser de questions, elle m’explique la procédure à suivre, elle me fera parvenir des documents à signer. Ouf ! Je ne veux plus revenir ici.
    
    Sautant le déjeuner, je pars tôt dans l’après-midi avec un petit carton contenant mes affaires personnelles.
    
    Arrivée chez nous, mes nerfs craquent, je fonds en larmes. Combien de temps suis-je restée prostrée dans un fauteuil… reprenant petit à petit mes esprits, je prépare comme tous les jours le repas du soir, redoutant le retour d’Alain.
    
    Quand il arrive, je ne lui laisse pas le temps de parler, et déballe d’un trait tout ce ...
«12...891011»