Cruauté féminine - Histoires de Sexe

Cruauté féminine

... !

— Louis est là… Tu m’excites, Tim… Très vite, alors… C’est promis ?

Pas de réponse, et ses doigts sur la dentelle. Des doigts durs qui pèsent un peu sur moi. Mes genoux se resserrent et mon roi de la drague enlève aussitôt sa main. Un peu comme si la peau nue de mes cuisses les avait brûlés.

— T’es vraiment chaude toi…

Encore et surtout, ce qu’il ne fallait pas dire. Je déteste. Les abrutis employant ce type d’adjectif pour définir l’excitation féminine devraient investir dans des poêles à bois. Et tant qu’à faire, ils devraient y coller leurs petites queues de gnomes bien au chaud. Pas comme des bûches, non, plutôt comme des brindilles pour lancer le feu. Ou ils devraient se faire pompiers. Mais là, il faut un certain courage. Ce qui leur fait forcément défaut. Ou alors les cons seraient courageux ? Non. Ça se saurait.

— C’est toi qui me chauffes surtout. Mais Louis… Louis ne supporterait pas, tu comprends. Et sa présence… Ça me gêne, tu vois… Sinon j’enlevais mon string.
— C’est un string…

Il va baver. Et là c’est sûr que mon barman préféré va s’énerver. Il aime son boulot, mais déteste le ménage et la serpillière.

— Oui. Tu aimes ou tu préfères les tangas ?
— Je préfère rien, Juliette chérie.
— Pardon ?
— Rien sous une robe, tu vois… C’est ça que je préfère…
— Ah…
— Louis ?

Mon armoire normande lit « Le télégramme de Brest » et lève les yeux sur moi. Il n’est plus inquiet, mais je sais qu’il n’a rien perdu de notre conversation. Une ...

... conversation ! Tu parles. J’ai pourtant pris soin de baisser le ton quand je me suis faite aguicheuse et surtout, je me suis bien assuré que mon ami ne remarque rien de mon petit numéro d’allumeuse. Un petit spectacle dédié à mon fan de poêle à bois. Louis n’en aurait pas été choqué. Il m’a vu faire d’autres pitreries. Seulement voilà, je le sens un tantinet énervé, mon champion de boxe.

— Tu veux bien aller me chercher une autre bouteille de Beluga très cher ? Je passe la soirée chez Maud et elle n’en a plus. Tu seras un ange !

Mon sourire le plus charmeur agace certainement mon costaud de Normand, mais doit beaucoup exciter l’autre imbécile. Il ne faudra que cinq petites minutes pour que je récupère cette bouteille.

— Tu notes Tim ?

C’est plutôt étonnant, mais je découvre qu’un pithécanthrope connaît les chiffres et sait utiliser notre technologie pourtant complexe. Il a très vite dégainé son portable et a le doigt sur la gâchette.

— 06… 10… 22…

Tout en ânonnant les numéros de téléphone, je remonte ma robe, décolle mes fesses de mon siège et fais glisser mon string sur mes jambes. Des gestes exécutés sans grâce et le plus rapidement possible. Un bref instant de panique, dentelle empêtrée dans les petits talons de mes escarpins et enfin, c’est fait.

Mon poêle à pétrole personnel, regard torve et bouche bée, fixe comme hypnotisé mon string, maintenant posé sur la toile bleue de ses jeans. Une cuisse que j’ai sentie dure sous mes doigts.

— Tu veux bien le ...