D'une terre à une autre - Histoires de Sexe

D'une terre à une autre

... Dépités, déçus et le moral dans les chausses, Gustave et Romuald ne se découragèrent pas pour autant. Ils se décidèrent très vite, et financèrent la construction d’un sloop. Tous deux étaient cousus d’or, et décidés à tout pour tenter de retrouver leur amie. Une voleuse qui avait fait d’eux des hommes très riches, au point qu’ils ne pourraient pas dépenser leurs fortunes, même s’ils le voulaient. Des intérêts colossaux alimentaient chaque mois leurs comptes bancaires, et couvraient leurs moindres dépenses. Par ailleurs, les deux hommes n’étaient pas dépensiers, et vivaient sans luxes particuliers.

Neuf mois plus tard, le sloop que Gustave et Romuald avaient commandé au chantier naval de Majorque était enfin à l’eau. Un petit navire qui avait fière allure. Les deux amis l’offrirent donc à Armando, en gage de premier payement. L’Irlandaise était une femme coriace, comme habituée à survivre, et ce malgré les dangers qu’elle encourait. Pour les deux compères, il y avait de bonnes chances, pour que malgré tout ce temps passé, la rouquine soit toujours en vie. Naufragée sur un îlot quelconque, ou prisonnière ailleurs. La rouquine accordait énormément d’importance à la vie, et à la sienne en particulier. Et bien sûr, miss Temple était également l’une des femmes les plus riches d’Europe. Gustave et Romuald, sourires aux lèvres, assurèrent Delmaro de la générosité de leur très chère amie. L’Irlandaise en vie, Armando n’aurait plus à s’inquiéter de son avenir. Le nouveau capitaine ...

... du sloop deviendrait un nouveau Crésus. Le capitaine espagnol considérait que l’Astrolabio, son tout nouveau navire, lui suffirait. Il aiderait donc les deux compères à chercher leur amie, sans besoin d’autre payement.

Six mois plus tard, l’Astrolabio, garni d’un petit équipage de marins triés sur le volet, prenait la mer. Si l’Irlandaise était toujours en vie, le sloop finirait bien par la retrouver. Dans ce coin des Baléares, petites terres cernées d’eau, et îlots de toutes sortes, n’étaient pas si nombreux. Certaines de ces terres n’étaient d’ailleurs pas si éloignées, du lieu où Delmaro avait été attaqué. Pas de corps retrouvé parmi les victimes. L’Irlandaise rousse n’avait peur de rien, et nageait comme un poisson. C’était sans compter sur son courage et sa ténacité. Il y avait peut-être une chance pour que la voleuse ait survécu.

— Vous pensez vraiment que nous avons des chances de retrouver votre amie ?

Delmaro avait parlé dans le français simpliste qu’il connaissait. Gustave s’était contenté d’une mimique dubitative, mais Romuald avait souri.

— Moi oui… je sais qu’Aylin est vivante. Perdue sur un rocher. Elle est toujours en vie. Prisonnière quelque part. Elle est toujours vivante. Vendue comme esclave… elle doit leur en faire voir de drôles… nous commencerons par explorer quelques terres. Nous chercherons des informations. Nous paierons grassement la moindre indication. Et par toutes les putains d’Espagne… je suis bien certain que notre chère rouquine doit ...