La parenthèse - Histoires de Sexe

La parenthèse

... de visite », normal, non ?
— Tu exagères ! Tu parles d’une visite ! Et tu mettras quoi sur le bon ?
— Visite approfondie… pouffe-t-elle en se levant.

o-o

Le retour est tendre. Elle conduit lentement, comme nous ramenant à regret à la case départ. Regards complices, des mains baladeuses, des rires. Nous sommes bien, sereins. Dans le fond, chacun de son côté avait la même envie, la même pulsion ! Compliquée, la vie ! Que de temps perdu !

— Quand je pense que je t’ai désirée en secret aussi longtemps ! lui dis-je.
— Oui, je m’en doutais bien… glisse-t-elle en me prenant la main. Mais moi aussi, qu’est-ce que tu crois ! Mais pourquoi n’as-tu jamais rien essayé ? C’est à l’homme de…
— Avec toi ? Non ! J’avais trop peur d’un échec ! Dis-moi, cette visite, c’était un « coup » calculé, une embuscade ? Avoue !

Elle éclate de rire et se gare rapidement à deux pas de son agence. Elle se tourne vers moi, les yeux rieurs, et reprend :

— Encore quelques minutes… Une embuscade ? Tu crois ? Moi ? Non, pas vraiment. Mais je m’étais dit, quand même, que créer une occasion…
— Alors, une forme de « piège », non ? Si dans l’entrée tu n’avais pas pris l’initiative…
— Attends ! J’étais folle ! me coupe-t-elle. Je m’attendais, dès l’ascenseur, à quelque chose ! Puis en arrivant, dans l’entrée ! Et la chambre ! Non, rien ! Monsieur faisait sa chochotte ! Déçue, ah que j’étais déçue !
— Je suis timide… dis-je, penaud. Tu as bien fait, finalement.
— Tu parles ! Je tremblais ...

... de trouille, oui ! riposte-t-elle, amusée. Et puis j’ai eu l’idée du disjoncteur… Il était temps ! Mais j’ai eu peur que tu ne me repousses, ah ! oui !

Nous restons à nous regarder quelques instants comme pour graver à jamais ce que nous venons de vivre. Puis elle plisse les yeux, s’étire, grimace et lâche :

— J’ai mal partout ! Quand même, tu es un bon coup !
— Dis donc ! J’en ai autant à ton service ! Tu es une sacrée amoureuse, gourmande, imaginative et…
— Un peu salope, tu veux dire… non ? me coupe-t-elle, les yeux pétillants.
— Non, juste ce qu’il faut ! J’aime bien ! Tu es une coquine !

Elle baisse les yeux, feint d’être prise en défaut en se tordant les mains, et murmure :

— Tu comprends, je ne voulais pas te décevoir… et puis surtout, j’aime ça !

J’éclate de rire en la voyant jouer à presque s’excuser, à se justifier.

— Tu sais quoi ? dis-je en lui posant une main sur la cuisse. Tu aimes faire l’amour, voilà tout, pas de souci, je te le rendrai bien ! Compte sur moi !

Un instant elle me fixe, hoche la tête, semble rassurée et lâche dans un sourire entendu :

— Bien. Nous sommes d’accord alors… et le meilleur est à venir, je te le garantis !

Nous repartons et, dès que nous arrivons à l’agence, Loreline reprend son air pro. Devant ses employés elle lance à la cantonade :

— Monsieur X… a bien aimé cet appart’, mais je vais devoir lui en proposer d’autres, dans le même genre, n’est-ce pas Monsieur X… ? Avant de se décider, il faut en voir ...