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Léo ou la Découverte (5)
Datte: 23/06/2019, Catégories: Divers, Auteur: D3lta, Source: Xstory
... un peu chamboulé. Je n’arrive pas à comprendre comment je me suis débrouillé pour me retrouver dans cet étrange état de sérénité. Je finis par ne plus chercher à comprendre. Je n’ai pas envie de réfléchir. Plutôt de me resservir un verre. Je vois du coin de l’œil une horloge indiquer quatre heures du matin quand je suis pris d’une envie de vider ma vessie. Je me faufile parmi la foule pour rejoindre les toilettes, à l’étage. Le monde tangue un peu autour de moi. Je ne suis pas bien sûr de marcher droit et je manque de rater une marche en gravissant l’escalier. — Ok, Leo, tu es clairement bourré, je murmure pour moi-même. Je me mets dans la longue file d’attente pour les toilettes en m’appuyant sur le mur pour retrouver un peu mes esprits. Je manque de tomber sur mon voisin de file quand quelqu’un s’affale sur moi en agrippant ses bras autour de mon cou. — Aaaaah t’es là ! Je te cherchais partout ! Je regarde l’assaillante. C’est une fille que je ne connais pas, visiblement plus âgée que moi. Ses cheveux blonds sont emmêlés. Ses yeux vitreux font des va-et-vient entre moi et son verre vide. Si moi je suis bourré, elle est clairement au niveau au-dessus. — Tuuuuuu sais que je t’aime toi ! Sans crier gare, elle se rapproche de moi et enfourne sa langue dans ma bouche. Je suis tellement surpris que je n’ai pas le temps de réagir. Je sens sa langue tourner comme une toupie infernale entre mes dents. Je respire par le nez pour m’épargner l’épouvantable odeur ...
... de son haleine chargée d’alcool et de cigarette. Au bout d’un moment qui me semble une éternité, elle se retire en essuyant un filet de bave au coin de ses lèvres. Puis elle penche la tête sur le côté en fronçant les sourcils. — Hé mais ! T’es pas Hugo ! Je cherche quoi répondre, mais avant que j’aie pu dire quoi que ce soit l’inconnue est prise de haut-le-cœur. Comprenant ce qu’il va se passer je tente de me dégager mais c’est trop tard. Elle se penche en avant et vomis copieusement en beau milieu du couloir, éclaboussant mes chaussures et mon jean au passage. Ecœuré, j’en oublie mon envie d’uriner et m’empresse de retourner avec les autres tandis que l’inconnue se met à pleurer. Au rez-de-chaussée, les premiers invités commencent à quitter les lieux, libérant de l’espace. Je titube encore, mais le vomi que je sens sur mes chaussures à un peu refroidi mes ardeurs et je trouve ça un peu moins drôle. Je cherche Mak des yeux et le trouve assis sur le canapé enlacé avec la gothique qu’il embrasse passionnément. Je le rejoins mais attends que sa conquête du soir soit partie un peu plus loin pour lui parler. — C’est long à expliquer mais j’ai de la gerbe plein les godasses et j’ai plus franchement les yeux en face des trous. Ça te dérange si on y va ? — T’inquiètes, j’allais te le proposer. Je commence à être claqué, moi aussi. Laisse-moi trois minutes. Il se lève d’un bond pour rejoindre la gothique avant de saluer tout le monde à la cantonade. Je l’imite et ...