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Léo ou la Découverte (5)
Datte: 23/06/2019, Catégories: Divers, Auteur: D3lta, Source: Xstory
... l’exploit de dompter ma tignasse éternellement ébouriffée pour lui donner un aspect explosif mais travaillé. Ça me fait tout drôle de me l’admettre, mais je me plais. Ça me met un peu plus en confiance pour la soirée qui m’attend. — Allez on bouge, s’exclame Mak en regardant l’heure sur son portable. J’enfile un manteau et lui emboite le pas dans la froideur de la rue en enfonçant profondément les mains dans mes poches. La maison de Simon étant à moins de deux kilomètres de chez moi, nous avons décidé d’y aller à pied pour pouvoir boire sans avoir à se soucier de reprendre la voiture. Toujours dans la même optique, Mak a prévu de passer la nuit chez moi. — Essaye de pas trop réfléchir, me conseille Mak en voyant ma mine déconfite à mesure que nous nous rapprochons du lieu de la fête. Contente-toi de kiffer et de profiter du moment. On est là pour s’amuser et se détendre. J’acquiesce sans m’étaler. Je suis tellement tendu que j’ai du mal à imaginer comment je pourrais profiter du moment. Et quand nous franchissons la porte d’entrée, je sais que c’est tout simplement mission impossible. Une musique électro assourdissante pulse d’enceintes disséminées un peu partout. Une épaisse fumée émanant des centaines de cigarettes allumées rend floues les silhouettes des convives qui s’agglutinent en masse compacte autour des canapés et des tables croulant sous les bouteilles d’alcool et de sodas. Me voilà tout droit atterri au beau milieu d’une skin party… Comme je me ...
... l’étais imaginé, je suis à la trace Mak qui déambule avec aisance au milieu de la foule en saluant quelqu’un toutes les trente secondes. Quelques personnes me tendent la main ou me font la bise, mais je n’ai aucune idée de qui il peut s’agir, aussi je m’empresse de retourner dans ma bulle protectrice. Quand Mak me tend un verre de vodka orange plein à ras bord, je l’avale presque d’une traite, histoire de me donner une contenance. Je ne sais pas combien de temps je passe ainsi, à attendre que le supplice s’achève. Ni combien de verre j’ai pu descendre. Toujours est-il que quand je finis par relever la tête pour m’intéresser à ce qu’il se passe autour de moi, je trouve l’atmosphère un peu moins étouffante qu’à mon arrivée. Mes oreilles ont dû s’accoutumer au bruit ambiant, parce que la musique ne me fait plus l’effet de centaines de marteaux piqueurs. Je me mets à rire aux blagues lancées parmi le petit groupe de jeunes avec qui Mak et moi nous sommes installées dans un coin du salon. On me tend un autre verre. Quelqu’un me demande comment je connais Simon puis me sert encore un verre. L’autre engage la conversation et je me surprends à lui répondre sans bégayer. Mak se mêle à la discussion puis une fille brune au look un peu gothique l’imite. Bientôt, je me retrouve au centre d’un cercle formé par les autres, lancé dans une imitation un peu douteuse de monsieur Hullier. Les rires fusent. On me tape dans le dos. Lorsque je me rassois sur l’accoudoir d’un canapé, je me sens ...