1. La mère de Jean (8)


    Datte: 22/06/2019, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... après l’incident nocturne. Mais la colère d’Adèle était retombée comme un soufflé sortit trop vite d’un four. Elle s’installa face à son fils et prépara tranquillement son thé. Lui aussi attendait qu’elle parle la première, mais elle n’avait aucune envie de déclencher les hostilités.
    
    Il lui avait trop manqué depuis ce dimanche chaotique. L’atmosphère tendue se dérida un peu lorsque Guy comprit qu’elle ne dirait rien. Il se demanda bien pourquoi, puis après tout, c’était son choix et très bien ainsi. Il n’excluait pas de recevoir une fois encore ses faveurs. Elle en avait peut-être envie finalement plus qu’elle ne l’avait montré ? Pourtant elle n’avait pas feint sa colère, alors qu’à poils, il espérait encore qu’elle l’invite entre ses draps. Allez savoir avec les femmes. C’était d’un compliqué ce qui se passait sous leurs tignasses de brune, rousse ou blonde.
    
    — Votre programme de la journée, Jean ? Vous déjeunez avec moi ou non ? Je dois préparer le repas ?
    
    — Tu en penses quoi toi, Guy ?
    
    — Moi, je suis le mouvement. Je n’ai pas le choix.
    
    — Bon alors ? Steak-frites pour tous les trois, ça conviendrait à ces messieurs ?
    
    — Parfait en ce qui me concerne Madame.
    
    — Et toi Jean, ça te va également ?
    
    — Oui… avec peut-être une salade verte ?
    
    — Pas de souci. Bien. Je vais me doucher alors si vous sortez, fermez la porte.
    
    — Maman… attend…
    
    — Oui ? Tu as besoin de quelque chose ?
    
    — Guy et moi aimerions aller faire un tour au marché, c’est toujours ...
    ... le samedi le jour des forains ici ?
    
    — Oui ! Ça n’a pas changé…
    
    — Et…
    
    — Oui ? Tu veux quoi, dis-moi… ?
    
    — Tu n’aurais pas un peu de… monnaie.
    
    Adèle avait un large sourire. Il ne perdait pas le Nord ce loustic. Habitué à recevoir plus qu’à donner depuis le temps. Et l’autre là, ce Guy qui épiait chacun des mouvements de la femme. Elle se préparait à une réponse cinglante, mais elle jugea qu’il valait mieux une bonne trêve qu’une mauvaise guerre.
    
    — Sers-toi… dans mon sac. Le porte-monnaie ! Prends ce dont tu as besoin. J’ai de l’argent ailleurs ne t’en fais pas. S’il n’y en a pas assez, dit le moi, je t’en donnerai de l’autre.
    
    Il avait déjà plongé la main dans le baise-en-ville de sa mère. Sa main remonta du portefeuille deux billets avec la tête de Cézanne.
    
    — Je peux prendre ces deux billets ?
    
    — Mais oui, je viens de te dire.
    
    — Merci… tu es la meilleure des mamans, et je suis parfois un sale con.
    
    — Chut ! Là on dirait vraiment… ton père !
    
    Le garçon s’était avancé et il avait collé sa bouche sur sa joue, dans un bisou qui claquait dans la cuisine.
    
    — Bon les garçons, filez, le marché ne dure que jusqu’à midi et moi j’ai du travail… allez garnements, allez-vous promener. C’est rempli de filles le marché du samedi.
    
    Ils étaient rapidement partis en riant. Adèle pourtant, eut l’impression très nette que les sous avaient largement contribué à améliorer les relations fils mère. Un comble tout de même. Elle préparait son repas de midi quand la ...
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