L'Autre Univers (3) - Histoires de Sexe

L'Autre Univers (3)

... 1 ?

— Je dirai plutôt 0 - 0 : un vrai match nul...

Nouveau soupir, alors qu’elle enroule ses jambes autour des miennes :

— Tu es heureux, en ce moment ?

La réponse m’échappe avant que je ne puisse la retenir, comme si cela était vital d’enfin dire la vérité à voix haute :

— Non. Et toi ?

— Non plus.

— On fait quoi, maintenant ? Pour ma part, j’ai l’impression d’avoir déjà tout vu... Plus rien ne m’étonne.

— Blasé à vingt-cinq ans ?

— Eh oui...

Plus de réponse. Juste la fraîcheur de son haleine sur la peau de mon cou. Nous ne nous disons plus rien pendant de longues minutes, jusqu’à ce qu’enfin, elle me murmure :

— Et si on jouait ?

— Jouer à quoi ?

— Je ne sais pas... Des gages ? On se pose des questions, et si on ne répond pas, on doit faire un gage dicté par l’autre, sans poser de question. On est obligé de le faire, sinon, ce n’est pas marrant...

Je rougis. L’idée me tente... De découvrir des choses sur elle... Une petite « vérité ou vérité », avec des gages... Hmmm...

— Je marche.

— D’accord... Alors, je commence : honneur aux dames. J’aimerais savoir... Qui était ton premier amour ? Ne triche pas : je connais la réponse !

Forcément, elle connaît la réponse : c’était sa meilleure amie, l’élue de mon cœur... Du moins, il y a encore quelques mois. Désormais, cette dernière a un homme, et on ne la voit plus aussi souvent qu’avant...

— Camille.

— Bien, bon garçon.

Elle me donne un baiser humide sur la joue, avant ...

... que ce ne soit mon tour. Et une question particulière me vient en tête :

— Pourquoi être devenue lesbienne ?

Il y a un long silence durant lequel j’entendrai une mouche volée. Puis elle prend une voix mesurée :

— Gage.

Bien. Un point sensible : on progresse... Mais il faut qu’elle fasse quelque chose, désormais. Je ne sais pas trop quoi lui faire faire, avant de sourire dans l’obscurité :

— Laisse-moi te chatouiller quinze secondes. Pas une de plus.

— D’accord.

Je sais qu’elle fait semblant de ne pas aimer. Mais en vérité, dans sa tête, c’est une enfant. Et ce, même si elle a trois ans de plus que moi...

Je passe donc mes mains le long de ses côtes que je caresse d’abord doucement, avant de me mettre à la chatouiller. Elle se retient d’éclater de rire, alors que je compte mentalement jusqu’à quinze, puis vingt... Puis trente. Ce n’est que lorsqu’elle repousse mes mains que je me stoppe, alors qu’elle se redresse, sûrement rouge pivoine, mais je ne peux que l’imaginer...

— A mon tour... Est-ce que tu me trouves belle ?

— Oui.

C’est sans hésitation : un visage doux, des traits fins, des yeux d’une couleur exceptionnelle... Elle est sublime, mais c’est ma cousine. Une fille inaccessible. Et avec qui je n’ai jamais rien tenté... Ce qui paraît logique, en fin de compte.

Encore un baiser sur la joue. Comme si c’était ma récompense pour avoir répondu honnêtement. Ce jeu est étrange, mais on apprend à mieux se connaître. A voir qui est vraiment ...