L'Autre Univers (3) - Histoires de Sexe

L'Autre Univers (3)

— Pousse-toi un peu...

Je me décale légèrement, encore dans le flou, alors qu’une voix féminine atteint mon tympan. Je pousse un soupir, tandis que la couette se soulève, un corps se pressant contre moi. Elle a froid. Je me retourne, la prends dans mes bras, mon torse puissant contre son dos frêle, dans l’obscurité la plus totale :

— Il t’arrive quoi ?

Elle ne répond rien, mais je sens son corps trembler. Elle pleure. Elle, d’habitude, si forte et vaillante, se retrouve en pleine nuit à pleurer toutes les larmes de son corps... Le fait qu’elle ne parle pas me fait stresser légèrement :

— Chaton ?

Toujours aucune réponse, mais ses pleurs se stoppent lentement. Elle retrouve enfin son calme, alors que je caresse son bras :

— Raconte-moi tout...

— Elle m’a plaquée.

Bon. J’avoue : je pensais bien que c’était pour cette raison qu’elle était dans cet état. Eh oui : ma cousine est lesbienne. En plus d’être elle-même d’une grande beauté, elle ne sort qu’avec des filles sublimes. Je soupire une nouvelle fois, un peu plus fort, avant de lui indiquer :

— Ce n’est pas la première fois qu’il t’arrive un truc dans ce style...

— Si : c’est la première fois que l’on me rejette. D’habitude, c’est toujours l’inverse.

La fille aux cheveux châtains et aux yeux verts-jaunes a un petit spasme, comme si elle se retenait de pleurer. Je caresse encore son bras, suivant la courbe de ses muscles, jusqu’à arriver à sa main, que je prends pour entrelacer nos doigts ...

... :

— Tu es sûrement la fille la plus chanceuse au monde. Tu as eu tellement de copines...

Mon cœur se serre face à une jalousie mal placée : j’aurai aimé avoir autant de conquêtes... Mais ce n’est pas le cas. Comparé à elle, je suis quasiment un puceau, alors que j’ai déjà eu des rapports...

— Mais ça n’a jamais fonctionné. Je n’arrive pas à rester en couple plus de quelques mois. Je me lasse bien trop vite...

La détresse qui transparaît dans sa voix me fait me sentir immonde. Je n’ai pas à être jaloux d’elle. Elle a besoin de soutien, et d’amour fraternel... Ce que je suis prêt à lui donner, en quantité industrielle jusqu’à ce qu’elle ne poursuive :

— J’ai eu plein de filles dans ma vie, mais toi, tu as un boulot qui te plaît, et une sœur formidable...

Ma sœur. L’être le plus important de ma vie. Le seul qui compte, en réalité. Si elle n’avait pas été là, je ne serais peut-être pas ici pour en parler...

— J’ai une sœur qui me maintient en vie par procuration. Un boulot qui me plaît, certes, mais qui ne ressemble pas du tout à ce que j’imaginais... Ma vie est loin d’être toute rose...

Elle a un soupir, alors qu’elle se retourne dans mes bras. Je ne vois pas son visage, mais je sens ses lèvres dans mon cou, alors qu’elle me répond :

— Désolée... Je ne savais pas. Tu ne m’en as jamais parlé... Pourquoi ?

J’ai un petit rire, avant de lui répondre :

— Tu ne m’as jamais parlé de tes problèmes non plus...

Elle a un petit mouvement de recul :

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