We can be heroes
Datte: 03/03/2018,
Catégories:
fh,
amour,
cérébral,
pénétratio,
fsodo,
exercice,
mélo,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... excellait aussi à rassurer ou stimuler ceux qui en avaient besoin, avec une folle délicatesse.
Et puis nous en étions tous témoins : entre Andrzej et Louise, une véritable alchimie s’était créée. Andrzej était l’œil du projet, elle en était l’âme. Il posait les paroles sur sa musique.
Nous adorions tous cette fille, nous adorions tous ce job, ce groupe, cette totale complicité qui s’était créée, et ce fut avec un pincement au cœur que nous nous préparâmes à clôturer la série avec le clou de la collection.
Dans cette longue robe de soirée noire, Louise était tout simplement sublime. Deux larges bretelles croisées autour de son cou, maintenues chacune par un précieux bouton, la retenaient sur son corps, en dégageant la perfection de ses épaules et de ses bras nus. Elle n’était pas du tout décolletée, mais Louise la portant à même la peau, l’effet était plus sensuel encore, puisque le fin tissu de soie épousait ses pleins et ses déliés. Sans surprise : Louise avait préalablement procédé à plusieurs essayages à Milan, et cette robe-ci avait littéralement été cousue sur son corps. C’était follement suggestif et pourtant classe.
Le seul inconvénient était que l’image parfaite de Louise dans sa robe révoquait toute tentative de décor. Celui, pourtant raffiné, qui avait été préparé, semblait totalement anecdotique, décalé, il parasitait la pure évidence de cette vision. Loin de s’en inquiéter, Andrzej choisit d’en rire.
— Paola, Gianluca, la prochaine fois, vous ...
... pourriez pas plutôt nous trouver une nana un tout petit peu moche ? Parce que là, c’est juste pas possible. À part sur un fond neutre ou dans un clair-obscur, je ne vois pas ce qu’on peut faire. T’es chiante, Louise, comme gonzesse. Vraiment. Tu ne fais même pas un effort.
Tout le monde se marrait, sauf elle qui souriait à peine et ne releva pas, ça l’emmerdait toujours un peu qu’on la complimente sur sa beauté.
— Et si on essayait ça ? C’est pas tous les jours qu’on a sous la main un Bösendorfer Imperial, intervint Ertan, occupé un peu plus loin à lustrer l’immense piano.
On se regarda tous, et on sut aussitôt que c’était une idée de génie. Alors on déménagea tout le matos autour de cette Rolls-Royce musicale. Et puis nous aidâmes Louise à s’installer sur la surface plane du couvercle, en cherchant une pose qui soit aussi naturelle que possible, tout en mettant en valeur la sensualité de la robe. Silke jugea que le contexte exigeait que Louise eût les pieds nus, et elle lui ôta ses fines sandales à hauts talons. Ce qui inspira une vanne à Paola.
— Fais gaffe, t’as presque l’air d’une sirène, ça pourrait donner des idées à Andrzej.
— J’ai rien à craindre, Paola. Rappelle-toi qu’il a des principes. Ne jamais baiser avec le petit personnel.
Andrzej ne fut pas le dernier à s’en amuser. Mais il se concentrait surtout avec moi sur l’extrême subtilité de l’éclairage requis par cette photo : il fallait marier, sans les confondre, l’étoffe noire et satinée à la surface ...