1. We can be heroes


    Datte: 03/03/2018, Catégories: fh, amour, cérébral, pénétratio, fsodo, exercice, mélo, portrait, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... intervenus ici, quand le talent était réuni.
    
    Il est de retour. Il va se créer quelque chose, c’est une telle évidence.
    
    Ils se sont regardés longuement, comme s’il s’agissait de retrouvailles. D’un retour du front. De celui qu’on attendait, de celle qu’on n’espérait plus.
    
    C’est le moment le plus étrange, le plus mystérieux. Le moment juste avant l’amour, est-ce déjà de l’amour ? Le moment du trouble. Celui du désir, bien sûr, qu’elle désespère de pouvoir décrire. C’est impossible : il n’est jamais le même. Parfois, il se suffit à lui-même, il n’appelle que sa satisfaction. On baise. Et c’est bon.
    
    Mais celui qu’ils vivent à l’instant est autre, unique, ils le savent, ils prennent le temps de sentir ce pur désir les envahir. Il est beau, il est grave et brûlant, il les renverse, il éloigne aussitôt la malédiction des jours qui passent, le voile de l’ennui, le poids de la solitude.
    
    Il s’est levé, l’a aidée à se redresser, à descendre du piano.
    
    À présent, il l’attire vers lui. Leurs visages s’approchent, dans l’épaisseur du silence. Dans le rythme de leurs respirations. Dans le boucan d’enfer de leurs cœurs. Jusqu’à ce que s’effleurent leurs lèvres. Jusqu’à ce que leurs bouches se dévorent. Jusqu’à ce qu’elle lui souffle :
    
    — Déshabille-moi.
    
    Il dégage avec précaution les deux boutons des bretelles, laisse lentement glisser l’étoffe sur sa poitrine. La robe tombe sur le sol, elle est aussitôt entièrement nue.
    
    Elle le sent parcourir son corps avec la ...
    ... ferveur d’une prière. Son doigt suit lentement le trajet menant de son cou à ses épaules, il part dans son dos, glisse sur ses omoplates. Elle sursaute et lâche un petit cri quand il trace d’un mouvement plus vif, de haut en bas, la ligne de sa colonne vertébrale. Il suit ensuite superficiellement le sillon de ses fesses. Et puis c’est de la paume qu’il ose frôler le doux mystère de son sexe, où il s’attarde en inspirant plus intensément, avant de remonter vers son ventre. Ses mains aboutissent à ses seins, elles les effleurent comme le menuisier juge de la perfection d’une pièce amoureusement polie.
    
    Elle lui parle, elle lui murmure, avec parfois des rafales de tempêtes. Elle lui dit ne crains rien, ne crains pas mon amour, vois comme je suis vulnérable. Laisse-moi t’aimer avec mes mains, mes jambes, mon ventre, mon sexe. Avec mes seins, avec ma bouche, avec mon cul. J’ai envie de toi, avec une telle violence, avec une telle douceur. Je veux t’offrir l’amour infini que peut exprimer le corps d’une femme.
    
    Ils s’embrassent et ça n’en finit pas, il se noie dans sa bouche, dans les tourbillons de sa langue. Il la porte, il la bascule, la couche à nouveau sur la surface lisse et sombre du piano, d’où son corps se détache, comme une offrande à un dieu païen. Il s’enivre de toutes les nuances de son parfum qu’il saisit en la caressant de son visage, à la surface tendre de son cou, de ses aisselles, de ses seins, de l’émouvant creux de son ventre ; il ouvre ses cuisses, il plonge en ...
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