1. L'heure juste


    Datte: 06/06/2019, Catégories: fh, bizarre, telnet, revede, sm, fouetfesse, Humour fsoumisah, internet, Auteur: Lily-C, Source: Revebebe

    ... comme un programme obsolète, inadéquat.
    
    Puis peu à peu l’indifférence dont il fait preuve à mon égard grignote ce qui me reste d’identité et de corps. Mes yeux se font liquide pour se jeter à la mer, mes bras s’évaporent sans prévenir, mes jambes tricotent un pull, et mon cœur cogne à l’envers.
    
    Seul mon séant, mon charnu, mon fidèle popotin résiste encore.
    
    N’étant plus qu’un cul, je décide donc de m’enhardir. Je connaissais son restaurant préféré, un sordide tripot, à l’angle de deux ruelles, où la cuisine est délicieuse cependant.
    
    Aidée de ma plus belle plume et d’encre noire, je prépare une belle enveloppe rouge calligraphiée à son attention, que je fais déposer à sa table par le vilain de service.
    
    L’enveloppe est déchirée, ma missive lue.
    
    J’en suis tout émue.
    
    Bien sûr tout cela, le tripot, la lettre, la calligraphie… n’existe nulle part ailleurs que dans le virtuel, mais n’est-ce-pas, à priori, une jolie passerelle vers le réel ?
    
    Toujours est-il que me voilà exaucée. J’aurai eu raison de sa curiosité !
    
    Le lendemain soir, à minuit, nous nous retrouvons dans cette rue de l’Étrange.
    
    Elle serpente, aussi sombre et inquiétante que les méandres de mes attentes, entre les hauts murs d’un ancien cloître.
    
    Des murs bâtis de pierres grises, au goût de poussière, me rappellent un coin oublié de ma mémoire…
    
    D’ailleurs oui, n’est-ce pas « mon » heure ?
    
    Je m’oublie, je suis toute à lui.
    
    Parfum entêtant des lilas à l’abandon.
    
    Il m’épingle au ...
    ... mur, petit papillon.
    
    Ses mots sont pertinents, secs, essentiels.
    
    L’essence et les sens pour une Justine au septième ciel.
    
    (Pfiou ! je fais même des rimes, ce « Marquis » ma muse.)
    
    Jupons troussés, lordose lombaire accentuée, un cul livré… le mien !
    
    Mes mains bien à plat sur ce mur de pierre notable, l’air moins fier à sentir le vent entre mes cuisses écartées, et le con aéré comme il se doit. Je ne tremble pas – bon d’accord, un peu beaucoup en fait, mais ceci est le récit dont je suis le héros !
    
    Une affreuse pensée m’affole : « Et si quelqu’un venait par cette ruelle oubliée ? »
    
    Trop tard !
    
    Une fouettée, ’in fine’… sonore volée, attendue et méritée.
    
    Justine insolente, impatiente, effrontée. Il me qualifie avec tant de bonté que je me confonds en béates gratifications « Oh merci Marquis ! ».
    
    La honte d’être ainsi découverte, le séant fessé dans toute sa nudité, me fait me tortiller, mais je ne dis rien, n’ose point bouger (puisque c’est moi le héros !)
    
    J’aime ses mains qui me travaillent la chair, cadence musicale, maestro.
    
    La brûlure sur ma peau commence à se faire sentir, je gémis, je bouge, je lui parle.
    
    — Silence ! balance-t-il en même temps qu’une claque plus forte encore.
    
    Pas commode le bonhomme !
    
    En tout cas, voilà, c’est fait, je suis une Justine abusée (donc aimée ?) par un marquis. Il me semble raisonnable, à ce stade de notre folle et passionnante étreinte, de vérifier si mon choix était bel et bien avisé… Sauf que je ...