1. L'heure juste


    Datte: 06/06/2019, Catégories: fh, bizarre, telnet, revede, sm, fouetfesse, Humour fsoumisah, internet, Auteur: Lily-C, Source: Revebebe

    — Je m’appelle Justine.
    
    Justine est un pseudonyme, je n’ai pas choisi Simone ni Yvonne, mais j’ai hésité avec Mademoiselle, Princesse, Coquine et Poupée. Un pseudonyme a toujours un sens, son choix est déterminant sur de nombreux éléments. Il révèle une identité secrète qu’on désire réaliser, un souhait inavoué.
    
    Une Justine s’imagine toujours être unique tandis qu’en réalité elle ne fait que perpétrer banalement ce pour quoi une Justine est destinée: un destin tissé de rêves, d’amour et d’alchimie, un truc un peu flou, totalement fou, qui oscillerait entre romantisme et jubilatoire abandon, entre obéissance et tendre dévotion. Passionnelle, elle n’aspire qu’à trouver le point de fusion dans les bras d’un « Monsieur » ou d’un « Maître », qu’importe le titre s’il sait la délivrer de ses attentes et la plonger dans les troublants délices insoupçonnées des chemins de l’Obéissance.
    
    Vaste programme, n’est-ce-pas ?
    
    Ce qu’elle ne sait pas encore à l’heure de son pauvre et pathétique baptême et à l’aune de sa vie nouvelle, c’est que toute graine plantée dans la virtualité n’est pas vouée à germer.
    
    — Je m’appelle Justine et je recherche mon « Marquis » .
    
    Je trouve que « Marquis » est plus original que « Monsieur » ou « Maître », quoiqu’en fait pas vraiment, mais bon tant pis ! Une Justine, de toute manière, manque toujours un peu d’imagination, et puis parce qu’il en va ainsi dans sa vie, une Justine cherche son Marquis, ni plus ni moins.
    
    En bonne Justine, je me ...
    ... suis donc promis de chercher jusqu’à Le trouver, afin d’accomplir ma nouvelle nature, ce que je m’applique à faire dans les méandres de l’immense toile. J’ai dû passer un temps dément avec la hotline pour régler le réseau, et j’ai dû apprendre le langage barbare des machines reliées entre elles, le mythique oueb-oueb-ouord que les initiés abrègent pompeusement en w.w.w.
    
    Une invention diabolique mais rudement pratique, il faut bien le reconnaître !
    
    Devant l’ampleur de la tâche et le peu de temps dont je dispose, mon espoir fait rapidement peau de chagrin dans cette quête toutegraalesque qui rime, il faut bien l’avouer, avecgrotesque. Sic !
    
    Le ridicule ne tuant pas, paraît-il, je persévère ! Finalement je découvre un gisement de marquis à ciel ouvert, une véritable mine de perles de sagesse, tout cela m’en apprend beaucoup sur les marquis en général. J’en croise des centaines, affublés de suffixes divers et variés, souvent colorés : divin, cruel, noir, bleu, rose ou vert et même arc-en-ciel… Aucun d’eux ne possède néanmoins les qualités qu’une brave Justine comme moi recherche.
    
    Haha, me voilà en tout cas Docteur ès Marquis ! Amusant, n’est-ce-pas ?
    
    J’en profite pour mieux cerner mes attentes. Mon marquis à moi devra être tout aussi unique que la Justine que j’incarne, question de pure vanité.
    
    Je passe donc de nombreuses soirées à correspondre, c’est assez amusant tout compte fait.
    
    Ah oui ? C’est original assurément, j’en palpe d’avance…
    
    L’essentiel étant ...
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