Le fantasme de Sayuri
Datte: 03/06/2019,
Catégories:
fhhh,
couplus,
inconnu,
hépilé,
hotel,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
strip,
fdanus,
init,
Auteur: Ari Duparc, Source: Revebebe
... Marc-san ? Marc-san. Qu’est-ce que tu regardes encore ?
Marc continuait de la fixer sans l’entendre. La sonnerie d’un portable le sortit de sa torpeur. Takako fouillait dans son sac et répondit :
— Mochi-mochi ! (Allô).
— Kombawa, sensei. (Bonsoir, maître)
— Haï (oui)
La conversation continua, entrecoupée d’onomatopées bien nipponnes. Marc n’y comprenait pas grand-chose, mais c’était sûr que Takako était contrariée. Elle était toute orange de confusion et Marc commençait à s’en préoccuper.
Elle raccrocha son portable et demeura silencieuse un moment. La tête en point d’interrogation de son ami la ramena au présent.
— Bon, il faut que je te parle, mon bel ami gaï-djing. Il faudra que je te présente à un ami très cher.
— Ah bon ?
— Allons au piano-bar. C’est l’endroit idéal pour se détendre et discuter devant une bonne bière.
— Ok, allons-y alors.
Un peu troublé, Marc la prit par la main en la guidant hors du café-terrasse.
Le piano-bar occupait tout le troisième étage du bâtiment voisin. Dans l’ascenseur, il en profita pour l’embrasser tendrement. Elle lui rendit son baiser en chuchotant :
— Tu aimes beaucoup embrasser, hein. C’est ce qui me plaît le plus chez toi. Tu es si doux.
L’ascenseur arriva au troisième.
Le bar était parsemé d’épais fauteuils et de tables basses. Au centre, sur une estrade légèrement en surplomb, trônait un énorme piano à queue. C’était encore un de ces endroits comme seuls les Japonais peuvent en concevoir : ...
... immaculé, avec une acoustique remarquable et achalandé des meilleurs alcools sélectionnés de par le monde. La France y tenait d’ailleurs une bonne place.
Après s’être bien installé un peu à l’écart, Marc changea d’avis et commanda un Père Magloire. Takako se contenta d’un cognac japonais.
— Alors ma toute belle, que se passe-t-il ?
— Hé bien, je viens de recevoir un appel de mon parrain.
— Parrain ?
— Oui. Tu sais, chez nous, les jeunes filles qui ont de la chance ont souvent un parrain. C’est un homme vénérable qui nous aide à avancer dans la vie.
— Ah oui et en quoi cela consiste au juste, cette aide ?
— Cela peut être matériel ou un petit mot bien placé dans une grande boîte pour un boulot.
— Soit. Mais que fais-tu en échange ?
— Cela dépend et c’est très personnel tu sais.
— Ah bon !
— Oui, Yoshio-san nous a vus passer tout à l’heure et souhaitait nous inviter demain soir.
— Ah oui. Plutôt sympa, le parrain !
— Oui, il est très gentil et aussi très traditionnel.
— Eh bien, va pour demain soir alors. Où est le problème ?
— C’est délicat.
— Voyons, tu me connais. Qu’est ce qui peut me choquer, hein ?
— Eh bien… l’endroit où nous avons rendez-vous, peut-être ?
— Allons. N’exagères pas, j’ai déjà un peu voyagé tout de même.
— Oui mais, attends que je t’explique. C’est à Shinjuku.
— Oui. Et alors, je sais que Shinjuku est un quartier chaud de Tokyo. Mais bon, je ne suis pas né de la dernière pluie. Je crois bien te l’avoir démontré à Moscou, hein.
— Bien. ...