Orage
Datte: 31/05/2019,
Catégories:
fh,
autostop,
pénétratio,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... mais chacun à sa manière de travailler.
Ils échangent quelques paroles, la solitude a l’air de lui peser. Pourtant, il reçoit quelques visites, un couple âgé, probablement ses parents, ainsi que des collègues. Également plusieurs fois, une femme, très jolie, un peu sophistiquée. Il lui semble avoir déjà vu cette personne, probablement en boîte.
Un soir, Anne a eu à pratiquer des soins alors que celle-ci était dans la chambre. Cette femme et lui étaient en pleine discussion, sur un ton assez vif. Anne l’a invitée à sortir, a changé la perfusion, puis a voulu lui indiquer de rentrer. Mais elle n’était plus là.
Plus tard, lors des soins, elle s’est informée :
— Je n’ai pas revu la dame quand je suis sortie. Elle a probablement cru que mon intervention serait longue. J’aurais dû la prévenir.
— Oh non, nous nous sommes chamaillés et elle a dû être fâchée. Nous étions très proches, mais il semble qu’elle supporte mal notre séparation involontaire, elle a dû probablement trouver un nouveau compagnon.
Anne aime bien ce patient. Il est gentil, ne se plaint jamais. Lui aussi doit l’apprécier. Un jour il lui a demandé d’ouvrir le tiroir de son chevet. À l’intérieur une boîte de chocolat. Elle lui a sorti et tendu.
— Non merci, j’en ai déjà trop mangé. Mais c’est pour que vous en preniez un.
— Mais… en principe je ne dois pas.
— Personne ne vous voit, allez-y.
— Merci.
Elle adore le chocolat, et surtout le noir, comme celui de la boîte. Avec délectation elle ...
... fait fondre ce bonbon dans sa bouche. Son visage reflète son plaisir, ce que remarque l’homme.
— Je vois que vous êtes une experte de chocolat noir. Vous semblez y prendre un grand plaisir.
— Je dois vous avouer que j’adore.
— Prenez-en un autre.
— Non, merci, je ne peux pas.
— Alors ce sera pour la prochaine fois.
Il lui a demandé de l’appeler par son prénom, Pierre, au lieu de monsieur. Elle a souri et accepté à condition qu’il fasse de même et lui dise Anne.
Désormais quand son service le lui permet, elle lui rend visite. Car si ses parents sont là régulièrement, les visites de copains se sont espacées. Et surtout plus d’apparition de la dame.
Chaque fois qu’elle entre, il lui montre le tiroir du doigt. Elle secoue la tête, mais devant son sourire, elle craque et prend un chocolat. Ses parents le réapprovisionnent régulièrement.
Un jour, elle voit au fond du tiroir quelque chose qui brille : une montre carrée. Elle se demande soudain si elle ne l’a pas déjà vu. Tout à coup un éclair, l’homme qu’elle a pris en stop. D’autant qu’il s’agit d’un modèle de montre peu répandu.
Cette découverte l’a laissée perplexe. Elle y pense une partie de la nuit. Il était gaucher ! Il suffit que je m’en assure. C’est vrai que son visage ne me paraissait pas inconnu : les photos sur la clé ! Je ne les ai vues qu’une fois, mais je suis convaincue maintenant de son identité. Pourtant, il me faut confirmation.
Le lendemain, en prenant un chocolat, elle la revoit et lui dit ...