Orage
Datte: 31/05/2019,
Catégories:
fh,
autostop,
pénétratio,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... témoigner et puis ma voiture reste là. De plus je paierai avec ma carte bleue, on saurait me retrouver le cas échéant.
Anne est perplexe. Il a l’air désespéré, paraît sincère, et, comme il l’a dit, il ne peut rien lui faire. De plus, cela lui ferait aussi une sérieuse économie. Elle part sans un mot vers le local pour régler. Il la suit, et quand la pompiste indique le prix du plein, il tend sa carte bleue.
— Monsieur, je veux payer.
— Je vous en prie, prenez-moi.
Les femmes échangent un regard et Anne referme son sac. La carte bleue de l’inconnu est débitée. Anne repart vers la voiture, il la suit. Pendant qu’elle se met au volant, il dépose sa valise dans le coffre et s’installe à côté d’elle. L’auto démarre et rejoint la route.
— Je vous remercie de me dépanner, laissez-moi au premier village, je me débrouillerai.
— Mais il n’y a pas d’hôtel et vous vous retrouverez dehors.
— Laissez-moi devant une auberge ou un restaurant s’il y en a un.
La pluie redouble, les essuie-glace peinent à chasser l’eau du pare-brise. Anne roule de plus en plus lentement. Un éclair zèbre le ciel, elle pousse un cri et perd un instant le contrôle de la voiture. Se mettant sur le bas-côté, elle s’arrête.
— Excusez-moi, lui dit-elle, j’ai trop peur, je ne peux pas conduire.
— Voulez-vous que je prenne le volant.
Anne hésite un instant, puis cède.
— Je veux bien.
— Je vais faire le tour, prenez ma place.
Il sort en courant malgré le déluge et s’engouffre à la ...
... place du conducteur. Dès qu’il a claqué la porte, il se débarrasse de son blouson mouillé et le dépose sur la banquette arrière.
La voiture redémarre et malgré la pluie et les coups de tonnerre, roule, à vitesse réduite certes, mais sans écart. À chaque déflagration, Anne ferme les yeux, se bouche les oreilles, se blottit contre l’épaule de son voisin.
Des lumières signalent un village. L’homme ralentit.
— Inutile de vous arrêter, il n’y a même pas un restaurant.
— Allons plus loin.
Ainsi ils traversent deux hameaux. Soudain apparaît un lieu bien éclairé. Un panneau illuminé signale une auberge, il s’engage sur l’aire où se trouvent déjà quelques voitures. Il prend son blouson à l’arrière.
— Vous pouvez me laisser là, lui dit-il, je me débrouillerai. Toutefois, je ne crois pas que vous puissiez poursuivre, le temps est trop mauvais. Allons manger, je vous invite, nous verrons pour la suite.
— Mais je ne veux pas, je vais essayer de continuer.
— Ne soyez pas stupide, vous ne pouvez pas rouler par un temps pareil, venez.
En effet, l’eau martèle la carrosserie de la voiture. Elle le suit an courant. Ils entrent dans une salle accueillante, chaude, dans laquelle de délicieuses odeurs flottent. Une véritable oasis après la tempête extérieure. Une dame s’approche d’eux, les guide vers une table et leur propose la carte.
Anne jette un coup d’œil et reste effarée devant le prix des plats proposés. Et pourtant elle ne peut pas accepter qu’il l’invite.
— Que ...