Orage
Datte: 31/05/2019,
Catégories:
fh,
autostop,
pénétratio,
Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe
... choisissez-vous, lui demande-t-il.
— Euh, je prendrai le menu.
— Alors, deux menus.
Ils mangent, se regardant en silence. Quelques mots sur le temps exécrable. Elle n’ose trop le dévisager, mais remarque pourtant une fossette sur la joue droite quand il sourit. Elle observe aussi ses mains. Assez grandes, elle remarque pourtant une particularité : il est gaucher et porte sa montre au poignet droit. Un très beau chrono carré en acier.
À la fin du repas, son compagnon lui dit :
— Je vais demander s’ils ont des chambres et rester ici cette nuit, je partirai demain matin. Vous devriez faire pareil.
— J’attends un moment, je pourrai peut-être repartir dit Anne.
Elle voudrait bien poursuivre, mais l’orage continue. Elle songe avec effroi au prix d’une chambre dans un établissement pareil. À la fin du repas, la dame leur apporte l’addition. À nouveau la carte bleue sort, il règle la note malgré ses protestations. Puis il se lève, va vers le comptoir. Elle le suit.
— Avez-vous des chambres, demande-t-il.
— Il ne nous en reste qu’une.
— Je vous la prends. Combien y a-t-il de lits ?
— Un seul, mais en 160 de large.
— Très bien.
Il se retourne vers Anne.
— Allons chercher nos bagages.
— Mais je ne peux pas coucher ici, il n’y a qu’un lit.
— Nous nous en arrangerons, je coucherai par terre.
— Mais jamais de la vie !
— Allez, ne faites pas l’enfant, je ne vous toucherai pas. N’importe comment vous ne pouvez repartir ce soir, ce serait trop ...
... dangereux.
Résignée, elle a ouvert la voiture, il a pris les deux bagages. Ne voyant aucune autre solution, elle l’a suivi. Il a demandé la clé, et ils sont montés jusqu’à la chambre.
— Allez dans la salle de bain, changez-vous et couchez-vous.
— Par terre. Je veux coucher par terre.
— Vous couchez dans le lit, je me préparerai une couche avec les couvertures en réserve. Je sors pour vous laisser tranquille. Et ne dites plus un mot, dit-il d’un ton ferme.
Toutefois il ne paraît pas en colère, sa jolie fossette ne s’est pas effacée.
Elle a obéi, subjuguée par une telle autorité. En nuisette, elle a d’abord sorti la tête pour voir où il se trouvait. Probablement dans le couloir. Elle a rejoint le lit, l’a appelé. Il est entré et à son tour est allé dans la salle de bain, est bientôt ressorti en pyjama. Elle a ouvert le lit :
— Venez donc avec moi. Il y a de la place pour deux.
— Je ne veux pas vous déranger.
— Laissez-moi payer ma part.
Elle lève le drap, elle est nue, particulièrement jolie. Il est surpris, mais surtout émerveillé de l’harmonie, de la beauté de ce corps. Il doit se freiner pour ne pas accepter, mais ne veut pas passer pour un goujat. À regret il lui dit :
— Je n’accepte pas que vous payiez de cette manière. Je vous ai invité sans aucune arrière-pensée. Je me couche auprès de vous, mais vous laisse dormir en paix. Bonne nuit.
Et il éteint. Anne est à la fois heureuse qu’il la laisse tranquille, mais vexée tout de même de se voir dédaignée.
La ...