1. Il est des jours où Cupidon s'en fout


    Datte: 02/03/2018, Catégories: fh, Collègues / Travail cérébral, intermast, préservati, nostalgie, regrets, Auteur: Vermeer, Source: Revebebe

    ... être.
    
    J’ai l’impression que nous nous sommes regardés pendant si longtemps – presque deux ans – et que si j’ai eu raison de ne pas répondre à des sentiments qu’elle a dû contenir si longtemps dans son cœur, ce soir son heure est arrivée et qu’elle jubile intérieurement, qu’elle attend en fait simplement que le barrage craque et que c’est ce soir que notre histoire commence.
    
    Flo a remarqué que je ne regardais plus ses mains, elle se tourne vers moi. Nos visages sont si proches, je sens déjà la chaleur de son souffle. Nous n’avons jamais été si près, en Irlande nous ne nous faisions pas « la bise » comme le font les français, c’est même la première fois que nous sommes assis côte à côte, comme ça. Mais maintenant toute cette distance entre nous a disparu.
    
    — Je regardais ta boucle d’oreille. Fais voir.
    
    Qu’est-ce qu’on dit comme conneries avant le premier baiser ! Un vrai con-densé d’hormones et de con-nerie humaine.
    
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    Ma main a enfin quelque chose à faire. J’avance lentement les doigts vers son oreille, et j’écarte comme un voile de mariée la mèche de cheveux qui est retombée sur son oreille gauche. Mon majeur effleure sa peau à la racine des cheveux et parcourt le haut du pavillon pour revenir par derrière, toucher le fermoir de la boucle d’oreille et le lobe de l’oreille. Ce mouvement et le contact si délicat entre le bout de mes doigts et la courbe de cartilage que recouvre cette peau si fine et si sensible est d’une sensualité extrême, comme si ...
    ... déjà son oreille n’était plus son oreille, mais d’autres endroits de son corps.
    
    La branche de la monture de ses lunettes me gêne un peu pour caresser le dos du pavillon, mais mon pouce finit par se poser sur la boucle d’oreille et mon majeur touche le fermoir de l’autre côté du lobe. En tournant, mes doigts caressent et tirent doucement sur son lobe.
    
    Ce contact est plus poussé, plus intime que tout ce que nous avons jamais fait. Je pose mon majeur sur la naissance du cou juste en dessous de l’oreille, et Florence ouvre la bouche et lève les yeux vers moi par-dessus ses lunettes avec une moue d’abandon. Il n’y aura pas de retour en arrière. Son regard est tendre, il est évident qu’elle attendait ce premier geste, qu’elle savait que ce soir quelque chose devait se passer. Ma main glisse plus loin vers l’arrière du cou, je sens sous le bout de mes doigts la peau si douce à cet endroit, et les cheveux fins de l’arrière de la tête. Le mont de Vénus sous mon pouce (ça ne s’invente pas) est maintenant en contact avec son cou, et alors que nos têtes se rapprochent l’une de l’autre, je sens sa main d’abord à l’aveuglette sur mon ventre et qui commence à glisser vers mon dos.
    
    Son bras gauche est posé sur le lit et nos têtes sont si proches, mon autre bras avance vers sa taille. C’est le haut de sa cuisse que je rencontre. D’un coup, elle me donne le premier baiser. Vif. Juste du bout des lèvres, puis elle me regarde à nouveau et c’est elle qui enlève rapidement ses lunettes alors ...
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