1. Tintin et le mystère de la dame de pique (5)


    Datte: 02/03/2018, Catégories: Divers, Auteur: Yanos, Source: Xstory

    ... Un jour, en en allant au marché, Mary a croisé un de ses amis, un Français, ami de mon père (français lui aussi, mais il est mort avant que je ne le connaisse) et je n’ai pas hérité de son nom de famille parce que mes parents n’étaient pas mariés et que mon père est décédé alors que ma mère était enceinte. Bref, quand elle croisait cet homme, je crois qu’elle a su tout de suite ce qu’elle allait faire. Ils ont discuté, et la semaine suivante, après m’avoir expliqué qu’elle me rejoindrait dans quelques semaines, nous avons préparé quelques affaires et nous sommes reparties pour le marché où elle m’a confiée à cet homme. Elle savait que si elle partait avec moi, Alexander la chercherait car elle était son jouet préféré, son souffre-douleur. Alors elle m’a laissée partir avant de s’enfuir à son tour, mais de la seule manière dont elle était sûre que les Bradford ne la retrouveraient pas. Ainsi, je suis partie avec l’ami de mon père, Serge Bouviol. Peut-être que vous avez entendu parler de lui : c’est un aviateur et un champion de tir. Il habite en France, dans le Périgord. Comme il est grand et fin et que ses balles sont comme des morsures de serpent, ses amis l’appellent « l’Aspic ».
    
    Dans mon esprit de petite fille – et sûrement à cause de ce que j’avais entendu le jour où ils ont violé ma mère – j’ai très vite déformé son surnom en « As de pique ». Autant les rois représentaient la tyrannie et la cruauté à mes yeux, autant les as m’apparurent comme nobles et justes. J’en ...
    ... ai tiré mon propre surnom : si mon nouveau papa était As de pique, je devenais logiquement la Dame de pique.
    
    Il m’a élevée et m’a appris à me servir d’une arme, mais il m’a surtout transmis l’amour des livres. Il avait un club de lecture, et dans ce club, quelques années après j’ai fait la connaissance de deux autres hommes, plus jeunes que lui, mais plus vieux que moi. Son ami avocat, maître Deaux Nicolas, qui m’a appris tous les rouages de la justice, toutes les règles, les lois. Il m’a enseigné tout ce qui devait être rangé, ordonné, parfait, carré. Il devint alors (et demeure aujourd’hui) mon As de carreau.
    
    L’autre que j’ai rencontré dans ce club, c’est Nathan. Nathan Kari, le prestidigitateur, le magicien génial. Et lui, il m’a appris le secret des cartes, les trucs et les astuces : comment faire obéir la chance, comment faire pour la provoquer par ruse et manipulation. Il était le maître de la chance ; il est donc forcément devenu mon As de trèfle.
    
    Cela peut paraître étonnant au vu du début de ma vie, mais à partir du jour où je suis arrivée en France, j’ai plutôt eu une belle enfance. J’étais entourée de belles personnes et de gens bienveillants ; ma mère avait trouvé un sacré bel atout dans sa manche le jour où elle a rencontré Serge Bouviol au marché ! Le seul – mais énorme – nuage sur cette nouvelle jeunesse ensoleillée, c’était le souvenir de ma mère, de sa tristesse, de sa souffrance ; puis de son suicide quand Serge a fini par m’avouer la vérité. Je crois ...
«12...567...»