1. Tintin et le mystère de la dame de pique (5)


    Datte: 02/03/2018, Catégories: Divers, Auteur: Yanos, Source: Xstory

    ... bien que dès mes quatorze ans j’ai su que je me vengerais, alors j’ai commencé à entrevoir mon plan. Je ne serai pas une victime comme ma pauvre mère ; je serai forte, et moi, la Dame de pique, je ferai tomber ce carré de maudits rois ! Mes trois As savaient ce que je préparais, mais par respect, par bienveillance et par amitié, ils m’ont secrètement aidée. Sans eux, je ne serais pas là aujourd’hui ; sans eux, j’aurais peut-être raté ma vengeance. Ils savaient que j’irais jusqu’au bout ; alors, au lieu d’essayer de vainement m’en dissuader et me perdre, ils ont décidé de tout faire pour m’aider, pour me protéger au mieux et assurer mes arrières. La Dame de pique, protégée par son brelan d’As !
    
    Tintin, impressionné, écoute attentivement la belle Emily : quelle justesse dans le choix des mots ! Quelle détermination sans faille ! Quelle dureté ! (car jamais ses mains n’ont tremblé, jamais son regard n’a flanché). Quelle beauté vengeresse ! Et d’ailleurs, Pallas – le nom de la Dame de pique – fait probablement référence à Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse. Et c’est exactement ce qui ressort d’Emily en ce moment même : une guerrière emplie de sagesse. Athéna est aussi, entre autres, protectrice des arts et des lettres ; et là encore ça colle au profil de la belle, compte tenu de son éducation très littéraire et de sa façon de manier les mots. Mais Tintin est un non-violent, et du coup il tente d’endiguer cette vague de meurtres ; il ne peut décemment la laisser ...
    ... continuer sa tuerie. Il lui dit alors :
    
    — Emily, votre rage est compréhensible, et je ne puis la juger. Mais à quoi bon tuer ces hommes et vous rabaisser ainsi à devenir une meurtrière ? Vous aurez beaucoup de mal à tuer le dernier roi, qui plus est.
    
    — Mais ce roi-là n’est pas censé mourir, mon cher Tintin ; la Dame de pique la battra d’une autre manière. Mon As de pique m’a appris à viser et à tirer ; c’est ainsi que j’ai pu abattre Deveron. Dans les maisons de Bradford et Pelham, grâce aux enseignements de mon As de trèfle, j’ai pu entrer et sortir sans être vue : illusion et manipulation. Et c’est avec la complicité de mon As de carreau que je vais venir à bout de Mallet : cet idiot va forcément se rendre aux obsèques de ses copains « rois », et pendant ce temps, après des années de recherche et d’accumulations de preuves, mon ami avocat est en train de remettre à la police toutes les preuves d’entourloupes, magouilles, tromperies et vols divers que Mallet commet avec son entreprise depuis des années. Attention, je ne l’épargne pas : je le punis simplement à hauteur de son crime. Il n’a pas violé ma mère et a même été un brin compatissant ; mais il n’a rien fait pour la protéger. Sa vie ne sera pas prise ; elle sera gâchée : quand il rentrera en France, ce sera un véritable enfer judiciaire pour lui.
    
    — Je vous avoue que je préfère ça... Mais qu’en est-il du majordome ? Et comptez-vous vous en sortir comme cela ? Ne pas être recherchée ni arrêtée ?
    
    — Le… ah oui, le ...
«12...6789»