Deux plus deux - Histoires de Sexe

Deux plus deux

... Véro j’imagine.

Caroline ne répondit pas et vint se coucher à côté de moi, appuyée sur ses coudes, sa tête à quelques centimètres de mon torse, ses yeux verts rivés aux mien. Nous restâmes comme ceci, les yeux dans les yeux, durant de longues minutes. Je rompis le silence le premier :

— Alors, tu en penses quoi ?
— De quoi ?
— Ben, d’eux, de Véro et Julien.
— Eh, bien, fit-elle, cherchant ses mots… Je les trouve très sympa. Adorables en fait. Je ne sais pas comment dire. Je suis ici depuis à peine vingt-quatre heures, et c’est comme si on se connaissait depuis des années. J’ai l’impression qu’on a tout en commun, qu’on se comprend… C’est étonnant comme sensation.
— Comme dit Véro, vous êtes comme deux jumelles.
— Oui, enfin deux jumelles qui ne se ressemblent pas trop physiquement tout de même. Mais c’est vrai que c’est troublant tout ce qu’on a en commun. Je t’avoue que ça faisait longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un avec qui le courant passe si bien si vite, si facilement. En fait depuis…

Elle ne finit pas sa phrase. Je complétai mentalement : « …depuis que je t’ai rencontré ».

Je la fixai avec intensité. Nous éprouvions les mêmes sensations à l’égard de nos autres. Des sensations qui allaient au-delà de l’amitié. Plus j’y pensais, plus cela s’imposait à moi avec évidence. Caroline me le confirmait. Mais je n’arrivais pas à mettre un mot dessus. Il me fallait encore du temps.

— Je t’ai sentie émue lorsqu’elle a parlé de sa stérilité.
— Oh ...

... oui. Ça m’a fait revenir 3 ans en arrière. Tu sais, ce qu’elle a dit m’a fait réaliser que je n’avais peut-être pas compris ce que je vivais. Je m’étais focalisée sur l’échec, mais en l’écoutant, je me suis rendu compte que ma détresse, lorsqu’on a décidé d’abandonner, venait sans doute de ces dix années de sacrifice. Je crois que c’est ça qui me faisait mal : de n’avoir pas profité de la vie avec toi comme j’en avais rêvé.
— Et tu crois qu’on peut en tirer les mêmes conséquences ?
— Tu ne crois pas qu’on a déjà commencé ? Notre déménagement ici, c’est une première étape je trouve.
— Et la lingerie et les escarpins sexy aussi…
— Oui. J’ai réalisé que j’avais encore envie de te plaire, de te séduire
— Eh bien c’est réussi ! Et nos échanges de SMS coquins, c’est aussi une étape, non ?
— Oh oui ! J’ai adoré ça ! Après coup, je me suis dit qu’on était en train de se redécouvrir. On n’avait jamais fait ça avant. On n’avait même jamais eu l’idée, je pense.
— Non. Il y a sûrement plein d’autres choses dont on n’a jamais eu l’idée, tu ne crois pas ?
— Ben si. En une semaine, quels bouleversements ! Jamais je ne me serais crue capable de te faire une fellation jusqu’au bout…
— Et alors, tu as aimé ?
— Hmmm, fit-elle avec un air coquin, il faut que je m’habitue au goût, c’est un peu spécial… Mais j’ai adoré te faire jouir comme ça.
— C’est d’avoir entendu Véro le faire qui t’a décidée ?
— Oui, en partie. C’était une sorte de défi qu’elle me lançait ; j’ai voulu être à la ...