Une journée merdique
Datte: 25/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
vengeance,
jalousie,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
pénétratio,
regrets,
occasion,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
... et coquine aussi, ce qui n’est pas toujours le cas, loin s’en faut, je ne suis pas milliardaire. Peut-être plongera-t-il ce nez aquilin, si rare en négritude, dans mon linge intime en quête du parfum de mes humeurs. Je souris toute seule à cette évocation :m’étonnerait qu’il hume plus qu’une odeur de lessive…
Ma capacité onirique est sans limites. Je lâche la bride. L’image de mon Africain préféré n’a jamais été tant présente dans ma tête, ni avec une telle intensité sans même parler de la lubricité. J’en oublie de me baigner et repasse et remanie sans cesse le film des lendemains qui chantent, quitte à réécrire et réécrire encore le scénario de la romance dont les héros sont un prince camerounais et une petite employée.
Des images parasites, subliminales, flashent de temps à autre sur mon écran fantasmagorique. Je rêve de ces virilités exotiques dont on dit tant de bien. Je rêve de frotter mon corps sur le sien, d’étriller mes chairs tendres sur son cuir endurci, de me repaître de senteurs musquées et d’humeurs épicées. Moi d’ordinaire si timorée, je tolère que son sexe à la senteur iodée visite mon palais, que sa semence à la saveur sucrée oigne ma langue tandis que la sienne espiègle et coquine me donne du plaisir en se délectant du jus de mon bonheur. Mon ventre impatient attend son bâton de chair dur et implacable. Je le sens envahir mon antre liquide…
De fait, je suis pas mal humide. J’aimerais me toucher mais je n’ose…
Ma culotte est-elle souillée ? Est-ce ...
... visible ? L’idée qu’elle peut l’être m’est insupportable. Je dissimule, traînant péniblement mon complexe et tirant des bordées incertaines, d’un pas malhabile et gauche en direction du bassin, moins pour me rafraîchir que pour noyer d’éventuels indices compromettants. Incidemment, la fraîcheur me remet les idées en place.
Le temps passe, les chances de revoir mes Camerounais s’amenuisent mais je veux encore espérer. J’espère, je languis, je mouille… Y a pas, me faut revenir dans le bassin pour travestir encore ce qui pourrait faire ma honte. Je renonce du même coup à sécher mon maillot. Tans pis pour le maillot.
Il va être temps, il est temps, une légère pénombre obscurcit déjà l’horizon – la nuit tombe tôt à cette latitude – il me faut partir si je ne veux pas m’exposer inutilement à la sérénade. Tant pis pour Razakh.
Sérénade ? Ne croyez pas que je sois couarde au point de craindre affronter mon conjoint. Si ça valait le coup, je le ferais mais je trouve ridicule de le faire à mauvais escient et je dois me rendre à l’évidence, il est inutile d’attendre davantage, Razakh ne viendra plus.
Avant de quitter, je rapporte ce qu’on m’a obligeamment prêté et laisse en dépôt mon maillot humide dont je ne veux pas m’embarrasser :
— Merci pour la serviette. Euh… S’il vous plaît, pouvez-vous mettre mon maillot à sécher, je le récupérerai demain, mandé-je en tendant mon deux-pièces au garçon.
Il est noir (le garçon) mais j’ai la nette impression de le voir rougir. Son ...