Une journée merdique
Datte: 25/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
vengeance,
jalousie,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
pénétratio,
regrets,
occasion,
Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe
J’emprunte ce départ aux paroles de Jacques Plante. Dommage que la suite de mon histoire ne soit pas de la même veine. Charles Aznavour chantait cette chanson depuis six ou sept ans quand m’arrivèrent les mésaventures dont je me targue de vous faire le récit.
C’était il y a longtemps, très longtemps, du temps d’un grand Président, Boudimontois célèbre et Artensois comme moi. À l’époque, je n’étais déjà plus en Auvergne, ça faisait quelques mois que j’avais quitté. Mais, avant d’en venir à ce jour de merde où tout part en couille, faudrait peut-être que je vous raconte les prémisses depuis ma rencontre avec mon ex.
ooo000ooo
Le bougre a du charme et du bagou. Il m’embobine et m’emballe dans des histoires au parfum exotique. Le temps d’un été, je suis princesse Bororos (Wodaabe*), ce peuple d’Afrique où les femmes sont reines et les hommes des servants magnifiques.
Dès lors que je dis oui, une tornade blanche m’emporte. Le maire et le curé sont de la fête. Presque dans la foulée, mon tout nouvel époux et moi décollons direction Zinder via Niamey.
L’Afrique, les odeurs, la chaleur, l’indolence et la misère aussi, je découvre tout cela avec stupéfaction et même un certain émerveillement. La contrepartie est amère, je me cogne aux servitudes de la vie à deux et y suis d’autant plus sensible que dépendante et sans boulot.
ooo000ooo
Du boulot ? Il n’y a aucune chance que j’en retrouve jamais dans ce bled paumé. Qui connaît Zinder ? Personne, absolument ...
... personne, à part les chèvres, les chameaux et les zombies auxquels j’ajoute une centaine d’expats largués ici par erreur dont quelques-uns enseignent au lycée où est affecté mon époux. Coopérant qu’il est, si je ne l’ai pas déjà dit. Et moi, femme au foyer, faute de mieux, jeune femme au foyer, je précise, « just married » mais ça vous le savez déjà…
Trois mois qu’on est là et que je me fais chier à longueur de journée pour pas un rond.
Je parie que pas un lecteur ne sait où se trouve ce fichu trou où je suis enterrée. Moi, je ne connaissais pas avant. C’est une bourgade poussiéreuse et misérable à l’est du Niger à un bon millier de kilomètres de Niamey. Deuxième ville du pays qu’on m’a dit, paraît qu’elle est marquée sur les cartes mais à défaut, vous trouvez dans les livres d’histoire : capitale du Damagaram, autrefois un état Haoussa puissant sous la férule du sultan Tanimoune dont la gloire est encore colportée par tous les griots du pays. Maintenant il n’y a plus qu’un sultan de pacotille, des légendes et des rues désertes et tristes. Le vendredi, à l’heure de la prière, c’est pire, il n’y a pas même un chat, c’est dire.
À force de me démener, je dégote un petit « mi-temps » en contrat local, au centre culturel français. On me met à la bibliothèque, je vois des gens, ça gagne pas lourd mais ça m’occupe et le reste du temps je vais à la piscine. La piscine du club, bien sûr, il n’y en a pas d’autre, il a fallu s’abonner, c’est chérot, mon mari n’était pas trop pour puis ...